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LA VOIX DE SAINTE CATHERINE DE SIENNE.

 

N° 124

Nov. Déc. 2002 Janv. 2003

 

Editorial

De Lettonie

Dès ma jeunesse

Une invitation

Des fruits qui demeurent

Ste Catherine de Sienne vue par une iconographe orthodoxe

Ste Catherine de Sienne. Patronne d'une église zurichoise

Elue démocratiquement

Les vitraux de l'église

Une Patronne qui nous lance un défi

Du Cameroun

"Le grand envol"

DU CONGO (R.D.C.)

Naissance d'une école primaire `Ste Catherine de Sienne'

 

 

Edito : 2

De Lettonie : 4

Ste Catherine vue par une iconographe orthodoxe : 6

Ste Catherine, patronne d'une église zurichoise : 10

Du Cameroun : 12

Du Congo : 14

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S. Caterina da Siena, ELOGIO DELLA POVERTA’

Voeux des Caterinati de Varrazze (Italie). Dessin de Bartolomeo Delino

 

"Je te dis que tout bien, toute paix, tout repos et toute quiétude proviennent de la vraie pauvreté.

Regarde les vrais pauvres ;

quelle allégresse; quelle joie!

Ils ne s'attristent que des outrages

que je subis, mais cette tristesse;

loin d'affliger leur âme, la féconde.

 

Par la pauvreté,

ils ont acquis la suprême richesse.

Pour avoir abandonné les ténèbres,

ils trouvent une lumière parfaite,

pour avoir laissé la tristesse,

ils possèdent l'allégresse,

pour avoir quitté les biens mortels,

ils trouvent les immortels

et reçoivent la suprême récompense...

 

... Regarde ce doux et amoureux verbe

naître dans une étable,

alors que Marie était en voyage,

afin de vous montrer que c'est pendant

que vous êtes en voyage sur cette terre,

que vous devez sans cesse renaître

dans l'étable

de la connaissance de vous-mêmes;

car c'est ainsi que je naîtrai dans votre âme par

ma grâce."

Catherine de Sienne. le Livre des Dialogues

Traité de la Providence, ch. 151, Seuil, pp. 532-534.

 

clin d'oeil à nos amis belges et français italophones!

Chantal van der Plancke, André Knockaert, Meditiamo con Caterina da Siena, Il ponte verso Dio, éd. Paoline

 

NOTEZ DÉJÀ: le 4 avril 2003 : Dans la série "Cartes blanches - Speaker's corner' de 13h à 14h20 : Eric de Clermont-Tonerre o. p. (France), Ste Catherine de Sienne, patronne de l'Europe Lieu: Forum renaissance, 40 av. de la renaissance, 1000 Bruxelles.

(En face de la masquée, près du Cinquantenaire).

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Editorial

 

Chers amis,

 

Bonne et heureuse année, paix et enthousiasme!

Depuis plusieurs années, les contacts avec les amis de Catherine de Sienne s'élargissent à travers l'Europe et le monde, lis s'intensifient aussi. lis nous font vivre une belle expérience de l'universalité de l'Eglise et du soutien mutuel comme Catherine l'aimerait. Merci à tous ceux et celles qui y ont contribué. Par ailleurs, notre petit livre "Prier 15 jours avec Ste Catherine de Sienne", Paris, Nouvelle Cité, a vu paraître deux nouvelles traductions cette année: en letton (p.4) et en italien ((p.2), ce qui le fait courir désormais en 11 langues.

 

En Italie aussi, les initiatives vont bon train

- Mgr Castellano nous a fait part d'une offre de bourse d'études (6 mois à Sienne), par l'Association des Caterinati et de l'Instituto Senese di studi Cateriniani pour approfondir l'italien et la doctrine de Ste Catherine, à un(e) candidat(e) d'Europe ayant déjà présenté une dissertation sur Ste Catherine.

- Un congrès international sur Ste Catherine et l'Europe, organisé par les soeurs dominicaines se prépare à Rome, pour les 26 >29 avril 2003, à l'Angelicum. J'ai été sollicitée pour y participer en tant que laïque sur l'engagement de Catherine dans la société. Des initiatives pour fêter Ste Catherine ici mijoteront peut-être par ailleurs. En attendant, notez bien l'annonce ci-dessus.

- A Gênes, les conférences de la "Cattedra cateriniana" (4 mercredis d'octobre) ont fêté leurs 25 ans d'existence. Félicitations à Antonio Olivieri!

La suite des nouvelles sur la diversité des initiatives locales en Italie dépendra de l'Assemblée générale annuelle qui se tient normalement en février ou mars; à Sienne.

 

Chantal van der Plancke

 

Certains ont déjà spontanément renouvelé leur abonnement. Merci ! Pour les autres : voir les indications sur la couverture. 6,8, EUROS, moins ou plus, suivant vos possibilités. (Ce qui coûte très cher, c'est le port international). Votre solidarité nous permet d'offrir des abonnements à l'Est et au Sud. Pàur la France et l'Italie: s.v.p. pas de chèques (vu les frais). Mais votre participation en timbres-poste locaux (valeur lettre). Merci .

 

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De Lettonie

 

Dès ma jeunesse

 

En tant que chrétienne, fille de l'Eglise catholique, j'ai grandi dans la chapelle de saint Dominique, du couvent des pères dominicains. C'est là que j'ai participé à l'Eucharistie tous les jours, que j'ai prié et pris part aux vigiles, célébré l'année liturgique et reçu les sacrements.

Chaque année, nous fêtions Ste Catherine de Sienne. Les pères dominicains avaient traduit des fragments de ses oeuvres en letton. Catherine m'attirait alors que je ne la connaissais pas du tout. Pourquoi ? Peut-être parce que j'ai ressenti la ressemblance de nos âmes, car mon coeur aussi brûlait de l'amour de Jésus. De plus; son exemple m'encourageait. Peu importait que je sois pauvre et misérable. Au contraire. C'était pour Dieu l'occasion de combler le désir de mon coeur me donner le désir de le connaître et de l'aimer. Dieu est si étrange. II choisit ceux qui n'ont rien...

 

Une invitation

 

Une relation plus profonde s'est nouée avec Ste Catherine lorsque j'ai commencé à traduire le livre intitulé "Prier 95 jours avec Ste Catherine"; C'était. le temps où je cherchais ce que Dieu attendait de moi sur le plan du travail. Quelle était sa volonté? J'avais juré d'accepter la première proposition reçue. C'est pour cela qu'au moment où j'ai reçu cette offre, je ne me suis pas écriée: "Non, ce n'est pas possible". Je n'ai point refusé. Dieu m'avait clairement montré que c'était lui qui le désirait.

 

En traduisant et en retravaillant des textes pour l'Eglise, je sens toujours que Dieu, par là, m'interpelle. Il me faut entrer dans ces textes et en vivre et ainsi Dieu me transforme et me fait grandir.

 

Telle fut mon expérience lorsque j'ai traduit ce livre. C'était ma première traduction du français. Ce travail dépassait mes forces et mes capacités. L'édition de ce livre est le fruit du travail de l'Esprit Saint que j'ai prié de toutes mes forces et parfois désespérément. Surtout quand la traduction d'un mot m'avait demandé toute une heure de recherche.

 

Mais le texte était si passionnant, si fascinant... Durant le travail, j'ai vécu dans une grande solitude, ne quittant la maison que pour l'Eucharistie et l'Adoration. J'ai constaté que ma prière et ma relation avec Jésus se transformaient. Elles étaient devenues plus personnelles, plus authentiques. Vraiment, Catherine conduit à Jésus.

 

Des fruits qui demeurent

 

Quelques années après mes récollections avec Catherine, qu'est-ce que j'en garde?

 

Tout d'abord, Catherine comme nulle autre personne, m'a appris à aimer l'Eglise. A l'aimer telle qu'elle est. Non pas l'illusion qu'on en a, mais la réalité. Elle m'a appris à ne pas juger ni condamner et à demeurer dans l'amour tout en restant lucide. A faire du bien. A servir. Elle m'a aussi appris l'amour du prochain. Parfois il nous semble que tout va bien, que nous aimons Dieu. Mais en fait, nous nous comportons en pharisiens qui mettent sur l'autel ce qui devrait être donné aux pauvres. Vivre la Nouvelle Alliance, voir Jésus en chacun, le servir en servant le prochain, tout est si difficile!

 

L'enseignement de Catherine est tellement actuel. Nous offrons notre amour au Christ en servant notre prochain. Dieu nous a donné le prochain pour que nous puissions Lui offrir notre amour.

 

Le livre "Prier 15 jours avec Ste Catherine de Sienne" (SANTALA VAN DER PLANKE ANDRÉ KNOKERS, 15 DIENAS LUGSANA KOPA AR KATRINU NO SJÉNAS, Garigas dzives Bibliotheca), reste pour moi un rappel, une exhortation à un renouvellement intérieur. Pour vivre intensément avec Jésus, il faut tout puiser à cette "source vive, débordante", afin de pouvoir se donner pleinement à lui, afin de devenir "pain" et "fruit" pour le prochain; dans le milieu, la société, où il nous est donné de vivre.

 

Astra Feldmane (Traduit du Letton), aujourd'hui responsable de la jeune Maison édition "Magnificat", à Riga.

 

 

Ste Catherine de Sienne vue par une iconographe orthodoxe

 

La 8 septembre dernier, nous avons célébré le 34e anniversaire de la fondation du sanctuaire Ste-Catherine à Astenet avec les caterinati germanophones, et en communion avec les francophones partis à Sienne. Au retour, nous avons eu la joie de visiter l'iconographe de l'atelier Karatzas, situé sur la colline de Cointe dominant la vallée de Liège (1). Voici l'écho d'un échange chaleureux, autour d'un délicieux goûter à la grecque...

 

Comment l'idée d'écrire une icône sur Ste Catherine de Sienne vous est-elle venue?

C'est un diacre du Centre Diocésain de Documentation de Liège qui m'en a fait la commande. J'en ai réalisé une semblable pour l'abbaye de Stavelot. J'étais très honorée de pouvoir appliquer le style byzantin à une sainte occidentale. La sainteté n'est pas le privilège de l'Orient. Les saints de l'Occident méritent le même honneur. Après avoir réuni le maximum de documentation, nous avons travaillé à l'ancienne, selon les règles iconographiques appliquées au Mont Athos au 18e siècle.

La première tâche d'un iconographe est de faire connaissance avec son sujet, J'ai donc beaucoup cherché dans les livres, étudié la vie de cette sainte, le contexte dans lequel elle a vécu et les représentations qu'on en avait, et je me suis assurée de la vénération que l'Eglise vouait à cette sainte. Ecrire une icône, c'est prendre une responsabilité sur le plan théologique. J'ai découvert l'oeuvre de Ste Catherine et ses souffrances. Ce n'est pas pour rien qu'on la représente souvent avec une couronne d'épines sur la tête et une croix dans les mains.J'ai été touchée par le témoignage de son biographe. A ses dires, la sainte rayonnait; même quand elle ne parlait pas. l! fallait donc dégager cette luminosité par un fond d'or véritable.

Dès que l'iconographe se sent prêt à se lancer dans le travail, le plus important pour lui est de demander à Dieu, au Saint-Esprit, l'aide pour que son oeuvre réussisse. Dans l'art sacré, nous obéissons à des règles iconographiques, mais nous pouvons refléter, par notre propre style, le sentiment religieux.

 

Qu'est-ce qui vous a frappée en Ste Catherine de Sienne?

Cette femme est admirable. Elle a une grande personnalité. Elle m'a beaucoup appris. Je la compare à Ste Catherine d'Alexandrie, sous le patronage de laquelle se sont mis les moines du

Mont Sinaï. Ces deux saintes sont habitées par une remarquable sagesse. D'ailleurs, le mot « cateri », en grec, vient du mot arabe « al caler » : la dame de la sagesse. L'étymologie explique bien la personnalité de la sainte martyre. Mille ans plus tard, au XIVe siècle, apparaît en Occident une femme extraordinaire, dont les écrits comptent parmi les plus grandes oeuvres mystiques. C'est comme si Ste Catherine d'Alexandrie vivait en elle! J'ai trouvé cela formidable. Je me suis dit que j'écrirais l'icône de Ste Catherine de Sienne avec le même art que si c'était Ste Catherine d'Alexandrie.

Une fois que vous étiez habitée par la prière et par le sujet, comment avez-vous procédé?

Il faut d'abord préparer du bois résistant, qui a durci à travers les intempéries. Ensuite on le recouvre de toile plâtrée. Tous les matériaux sont d'origine naturelle. Nous les importons de Grèce et nous les mélangeons ici. Une fois la toile lissée, on trace le dessin principal, autour duquel on réalise la dorure à la feuille d'or (prés de 34 carats). Ensuite, on pose les couleurs de base. Puis, sur ces aplats, on trace les détails. La couleur de base est très foncée. C'est significatif, car il s'agit de faire sortir le personnage des ténèbres et de l'amener à la lumière. Une fois la couleur de base séchée, on commence à l'éclaircir.

Pour Ste Catherine de Sienne, il n'y avait pas de vêtements de couleurs éclatantes. Seulement du blanc-jaune-gris et, pour le manteau, du bordeaux foncé. Cette simplicité demande beaucoup d'attention. Elle doit attirer le regard vers le visage. Celui de la sainte, que j'ai voulu représenter plus jeune que sur les représentations où on la voit prématurément vieillie, exprime l'attitude de quelqu'un qui s'est donné de tout son être à la prière. Ses mains évoquent une supplication très ardente. Sa tête, tournée vers le ciel, montre d'où elle attend la communication.

 

Le plus important est le travail sur le visage. Dans une icône; on ne représente jamais une tête de profil (sauf pour Judas). Les personnages sont toujours de face ou de trois-quarts, pour permettre la communion des regards entre le saint et le priant. L'iconographe garde toujours la réalisation du visage pour la fin. Pour éviter qu'il soit abîmé par un faux mouvement, mais surtout parce que les couches de couleurs successives doivent faire sortir de l'ombre la luminosité du personnage. Cela demande beaucoup d'attention : que l'on entre au maximum dans la personnalité du sujet, que la main soit stable, les pinceaux très fins, que l'on retienne sa respiration et que tout le corps obéisse à ce coup de pinceau.

 

Vous avez innové pour représenter Ste Catherine ...

J'ai appliqué une technique difficile. C'était la seconde fois que je l'expérimentais. Autour du visage, j'ai tracé de fins rayons en grattant l'or et en faisant ainsi apparaître le fond rouge.

 

Et pour finir?

Anciennement, les iconographes ne signaient pas leurs eeuvres. Mais dans les derniers siècles, les Grecs on commencé à signer leurs icônes pour pouvoir en assumer la responsabilité et les authentifier. Nous signons simplement le nom de l'atelier et posons la date, selon la tradition, en lettres byzantines. Après avoir longtemps laissé sécher les couleurs, on passe un vernis de résine naturelle. Puis, on patine, ou non, selon le cas. Et enfin, on passe une couche de cire d'abeilles qui protège l'icône contre les coups et lui donne un aspect satiné.

 

Comment est née votre vocation d'iconographe?

Comme philologue, je suis venue en Belgique, en 1980, pour enseigner le grec. J'avais un contrat de cinq ans. Puis, mon fils étant déjà à l'école gardienne, nous sommes restés ici. Mon mari importe des icônes (des reproductions ou des oeuvres peintes). Avec la petite connaissance iconographique que j'avais de mes parents et beaucoup de recherche personnelle; je me suis lancée dans ce domaine.

 

Nous avons essayé de réaliser des icônes comme nos compatriotes. Peu à peu, nous avons été amenés à représenter des sujets que les catholiques aiment beaucoup mais qui sont peu courants en Grèce : les pèlerins d'Emmaüs, par exemple. Au croisement des chemins iconographiques de l'Occident et de l'Orient, nous avons décidé de créer notre propre atelier.

 

C'est aussi une vocation oecuménique...

 

La majorité de nos clients sont catholiques. Nous avons également des contacts avec les abbayes de Chevetogne et d'Orval. Il arrive même qu'un protestant soit touché par une icône du Christ. Par l'iconographie, on peut toucher toutes les branches de l'Eglise, qui, je l'espère, sera un jour unie! L'iconographie est un langage commun entre l'Orient et l'Occident. L'icône est une théologie en image, comme l'Evangile est une théologie en parole. Aujourd'hui, on essaie de résoudre nos problèmes théologiques par le dialogue. L'icône suit une voie parallèle. Elle joue un rôle très important sur le chemin de l'unité. Elle est un signe qu'il n'y a pas de mur entre nous et qu'il faut laisser de côté les politiques qui nous ont séparés. II faut laisser parier notre tradition commune d'avant le schisme.

 

Y a-t-il déjà des icônes de saints d'Occident (comme celles que vous avez peintes : St Benoît, St Bernard, Ste Thérèse de Lisieux...) parmi les Grecs?

II y a beaucoup de librairies catholiques à Athènes. Les orthodoxes sont déjà en contact avec les catholiques. L'histoire de notre atelier nous fait faire le chemin inverse du début: nous avons commencé par importer des icônes réalisées en Grèce. A présent, nous en exportons aussi.

 

Vous n'aimez pas qu'on vous considère comme une artiste...

Je ne suis pas une artiste! L'art profane est individuel. L'artiste y exprime ses sentiments personnels. L'art sacré est impersonnel et intemporel. Il exprime la tradition religieuse d'un peuple. Comme dans le Judaïsme et dans l'islam, il suit des règles que les autorités religieuses ont émises dans le temps. Dans l'art profane, l'artiste est complètement libre de représenter ce qu'il veut et comme il l'entend. Mais dans l'art sacré, la liberté que l'iconographe acquiert est une liberté dans le Christ. Ce n'est pas une liberté superficielle. C'est pour cela que les iconographes qui ont commencé par une carrière de peintres, ne sont jamais retournés à l'art profane. Ils sont morts iconographes.

 

Après cet échange oecuménique, l'iconographe nous a introduites dans l'atelier familial où elle nous a montré des oeuvres et partagé le fruit de ses recherches iconographiques sur les traditions du Mont Sinaï (XIIe s.) et sur celles du Mont Athos.

 

Avant de nous quitter, elle a joyeusement dépouillé pour nous sa vigne grimpante

et foisonnante, qui surplombe une chapelle blanche construite, en style grec, dans le petit jardin, à flanc de coteau. Nous sommes rentrées le soir à Bruxelles comme les pèlerins après l'épiphanie d'Emmaüs.

 

Monique Leboutte et Chantal van der Plancke

(1) Rue des Bruyères 27, B 4000 Liège. 7-Fax: + 32 (4) 2531129 http:

 

http://www.cybernet.be/karatzassprl

 

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Ste Catherine de Sienne. Patronne d'une église zurichoise

DAS PFARREIZENTRUM

ST. KATHARINA VON SIENA, FAELLANDEN

 

Elue démocratiquement

 

Quand, en 1985, fut planifiée la construction d'une église et d'un centre paroissial à Fällanden, dans notre petite communauté rurale de 2000 catholiques aux portes de la ville de Zurich, il fallut choisir un saint patron. Ce ne. pouvait bien sûr pas être un saint déjà vénéré dans une paroisse voisine, ni saint Jean-Baptiste à qui la vieille église protestante de Fällanden est dédiée. Il était donc important de respecter les points de vue suivants

- Le (la) saint(e) devrait encore dire quelque chose aux hommes et aux femmes d'aujourd'hui - On devrait connaître sa biographie.

- C'est l'ensemble de la population catholique qui devrait se prononcer sur ce choix.

 

Le conseil paroissial a retenu quatre propositions. Parmi les réponses données par écrit, Catherine de Sienne passa nettement avant Don Bosco, St Dominique et le Rédempteur. Depuis lors, Ste Catherine est devenue la patronne de notre église et de sa paroisse.

 

Les vitraux de l'église

 

L'église fut consacrée en mai 1991. Cependant, pour des raisons économiques, Ste Catherine devait encore attendre quelques années pour être représentée visuellement dans l'église. Quatre ans plus tard, on put enfin installer le vitrail au-dessus du portail d'entrée. L'artiste zurichois bien connu, Franco Giacomel, nous montre sainte Catherine au milieu d'une communauté de soeurs. Elle est la seule à être à genoux et se distingue pat une auréole rouge. Debout autour d'elle, ses « consoeurs »,: un peu troublées, ne comprennent guère ce qui lui arrivé. Ce geste simple exprime sa modestie et sa méditation mystique. Catherine fait partie de la communauté et, par sa position à genoux, elle l’invite à la prière et à la dévotion.

En 1997, on consacra également le vitrail qui se trouve en vis-à-vis : celui du choeur. La voie passe donc par le portail d'entrée, où figure la sainte, et nous conduit à travers, la, nef tout droit vers le grand vitrail du choeur représentant le mystère de l'Agneau. Catherine est donc à genoux devant le mystère de l'Agneau, à propos duquel elle n'a cessé de méditer et d'écrire. Dans cette grande représentation verticale, diamétralement opposée au vitrail très allongé représentant Ste Catherine, l'artiste a déployé la représentation de l'Agneau, figuré derrière la croix et voilé de jaune et de bleu. La couleur rouge évoque le sang jaillissant de l'Agneau. Le vitrail s'offre ainsi comme un support à notre méditation. Il ne nous en impose pas le thème mais il le suggère et nous permet de nous en faire une représentation personnelle. Les uns seront surtout frappés par la composition multicolore qui domine l'espace, les autres y chercheront davantage le thème concret : la représentation voilée du Christ sous la figure de l'Agneau.

 

Une Patronne qui nous lance un défi

 

En Ste Catherine de Sienne, la paroisse de Fällanden trouve une patronne sympathique qui encourage particulièrement les nombreuses femmes engagées dans l'Eglise. Sa vie et sa mystique ne sont pas un modèle très facile à imiter mais elles constituent un défi lancé à notre christianisme bourgeois. Chaque année, avec un groupe de confirmands, nous nous rendons en pèlerinage à Rome, près du tombeau de la sainte, et nous essayons par là de rendre la patronne de notre église plus proche des jeunes.

 

Beat Schlauri,

Animateur pastoral de la communauté

 

(Traduit de l’allemand)

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Du Cameroun

 

Depuis le 4 août 2002, la paroisse Sainte-Catherine de Sienne de la Ferme-Suisse, située dans le diocèse d'Edéa au Cameroun, a son premier curé résident. Depuis plusieurs années, nous étions en contact avec cette jeune paroisse (cfr N°195,200013) gui nous tient parmi ses amis et la soutenons dans la prière. Nous lui avons envoyé quelque documentation et lui adressons régulièrement le Bulletin. Nous la remercions de nous partager ses réjouissantes nouvelles sous le titre enthousiaste

 

"Le grand envol"

 

"Après cinq ans de dur labeur à la tête de notre paroisse, l'abbé Alfred NTJAM NTJAM a passé le flambeau a son confrère, l'abbé Léon Abraham MUBIKAYI pour le grand envol. L'Abbé Alfred nous a quittés pour se rendre à la Paroisse Saint-André de Pouma, dont il est le curé.

 

La nomination de l'Abbé Léon comme curé résident est le cadeau que nous fit Monseigneur Victor TONYE BAKOT, Evêque d'Edéa, après sa visite pastorale parmi nous, du 17 au 19 mai 2002. Sa sollicitude pour notre jeune paroisse s'est une fois encore manifestée, montrant par là combien elle lui tient à coeur. Monseigneur l'Evêque a toujours répondu favorablement aux doléances que nous lui avions présentées lors de ses visites pastorales. C'est ainsi qu'en 1999, il ouvrit un dispensaire catholique dans notre cité afin de soulager toutes les populations de la Ferme-Suisse et des villages riverains.

 

La tâche qui attend l'Abbé est immense. Comme curé fondateur résident, il devrait se battre pour continuer tout ce qui a été entrepris par son prédécesseur, afin de doter la jeune paroisse de toutes les structures nécessaires et indispensables pour son fonctionnement en tant que paroisse digne de ce nom. Pour mener son oeuvre à bien; l'Abbé Léon compte sur la disponibilité, l'engagement et le soutien de tous les paroissiens. Son attente a été clairement exprimée le 15 août :

`Il ne faut pas qu'il y ait des acteurs d'une part, et des spectateurs d'autre part. Nous devons tous nous mettre ensemble pour construire notre paroisse... Chacun devra mettra la main à la pâte. Que celle-ci puisse monter, grâce à la levure que Dieu y mettra, comme une montagne que l'on pourra voir de loin. Nous devons ainsi compter sur le Maître d'oeuvre, notre Seigneur Jésus-Christ, et sur nous, ses ouvriers.'

 

Cet appel n'est pas tombé dans les oreilles des sourds, car nous sommes conscients de l'ampleur de la tâche et le grand envol nécessite assez d'énergie. Monsieur le curé, tu peux compter sur la disponibilité de tes paroissiens et sur le soutien de notre patronne Sainte Catherine de Sienne et de tous ses amis à travers le monde ."

Mathieu Didier NGOUNDBAH, Président de la commission liturgique paroissiale

 

DU CONGO (R.D.C.)

 

En juillet, soeur Jeanne Pati a rejoint sa communauté des Srs de Ste Catherine de Sienne à Isiro, à l'Est du Congo (Cfr n°123, sept. 2002). Voici les nouvelles qu'elle nous a envoyées peu après son retour, après plus d'un an en Belgique (Photo).

 

Jeanne, tu peux compter sur notre prière. Ta lettre fut lue en équipe pour notre plus grande joie. Courage à tous les artisans de votre mission ! Dans le Seigneur...

 

"Salut! Vous attendez certainement d'avoir de nos nouvelles. Je suis vraiment très heureuse de me trouver parmi les enfants et la population torturée par les effets de la guerre! La réadaptation a été difficile au début, mais maintenant je suis le rythme ordinaire.

 

Quelques semaines après mon arrivée, j'ai commencé la prise de contact avec quelques familles les plus éprouvées par la situation et avec les jeunes filles... Nombreuses sont celles qui ne vont plus à l'école. Nous entreprenons nos activités avec les filles dans des circonstances assez difficiles, sans pour autant nous décourager. Car leur situation précaire et très délicate nous presse et nous interpelle. Vu le contexte socio-économique défavorable en R.D.C, beaucoup de filles cherchent à satisfaire leurs besoins dans la prostitution, le plaisir sexuel, et cela finit souvent par la maladie ou !a grossesse. Ce qui fait qu'il y a beaucoup de filles-mères irresponsables. C'est le même problème qui se pose chez les garçons. Croyant qu'en devenant soldats ils gagneront facilement leur vie. C'est donc dans cet esprit que grandissent nos jeunes aujourd'hui.

 

Naissance d'une école primaire `Ste Catherine de Sienne'

 

Pour les filles, notre équipe propose d'abord de les occuper par les différents travaux manuels afin de leur faire trouver, dans ce qu'elles produiront elles-mêmes, la vraie, la nouvelle joie et une distraction digne de la personne humaine.

Concrètement nous avons déjà préparé un terrain de 360 x 60 m pour semer le haricot et le soja. Comme elles sont trop nombreuses pour commencer, nous avons inscrit d'abord 25 filles. Elles sont très courageuses et les parents s'intéressent beaucoup à ce projet. Au village; là où se trouve notre concession agricole, i! y a beaucoup de petits de 6 à 8 ans qui ne fréquentent pas l'école car c'est très loin de leur milieu. Alors nous avons construit deux classes en pisé et cette école s'appelle "Ecole primaire Sainte Catherine de Sienne". Donc deux classes de 1ère année. Vous verrez la photo plus tard: ce sont les filles et les garçons. Ils sont très très heureux avec leurs parents ..."

 

Sr Pati Jeanne, o.p.

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