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La voix de

Catherine de Sienne

 

Périodique trimestriel

N° 197 - 2021/1 mars

 

Quand les murs parlent       2

Édito   3

Actualités

Voyage du Pape en Irak      4

Traduction de Fratelli tutti en russe 5

Description de cette image, également commentée ci-après

Image Wikipedia

Année saint Dominique. Catherine, « sa fille très fidèle, telle une abeille diligente, recueillait de tous côtés son miel... » R. de Capoue ( Vie, n°82)

Europe et Union Européenne

Ces institutions qui nous concernent 6

UE et ['Union pour la Méditerranée 9

Prier de toute(s) façon(s)

Pour l'Europe, toute l'Europe 10

Prier sans cesse, selon S. Catherine 13

L'Annonciation : « Oui », P. François 16

Pour la fête de S. Catherine  17

Anniversaires 8e Centenaire de S. Dominique

et des Dominicains à Sienne 18

Trophées à l'effigie de Catherine     19

7e Centenaire de Dante        20

Association Internationale Catherine de Sienne reconnue par « Décret du Cons. Pontifical pour les Laïcs » le 15 août 1992. www.caterinati.org (Bulletin du groupe de Bruxelles)

Éd. resp. : Chantal van der Plancke,

La voix de Catherine de Sienne rue de Rome, 34, Bte 19, B -1060 Bruxelles, BELGIQUE Tél. 00 32 (0)2 539 07 45 - c.vd.plancke@skynet.be Abon. : Belgique : 15 € - CPP : BE49 0001 3006 4771 Etranger : 15 € - IBAN : BE 49 0001 3006 4771 BIC : BP0TBEB1 (pas de chèques svp)

 

Table des matières

 

La voix deCatherine de Sienne. 1

Quand les murs parlent... 2

La « maison » où se tiennent les sommets 2

Edito. 2

TOGETHER4EUROPE. 3

Alerte Météo. 5

A Moscou, des musulmans traduisent ‘Fratelli tutti' en russe. 5

L'interdépendance voulue par Dieu. 7

Conseil de l’Europe, Conseil européen et Conseil de l’Union Européenne. 7

Le processus décisionnel européen de l’UE. 10

L'Union Européenne renouvelle son partenariat avec L’Union pour la Méditerranée. 11

Prier pour l'Europe, toute l'Europe. 12

L’icône des Saints Patrons de l’Europe. 13

Priez sans cesse ! 16

Annonciation : « Oui mais... », « Oui, demain... » ?. 20

'Jésus qui m'a brûlé le cœur' 21

800 ans de la « naissance au Ciel » de saint Dominique et du couvent St-Dominique de Sienne  23

700e anniversaire de la mort du poète mystique et politique, Dante Alighieri 26

 

 


 

Image dans Infobox.

Quand les murs parlent...

A Bruxelles, le bâtiment Europa, siège principal du Conseil européen et du Conseil de l'UE est tout un symbole : à l'intérieur du cube se trouve un espace de réunion en forme de lanterne, lumineuse, dehors, la nuit !

La « maison » où se tiennent les sommets

Les sommets sont devenus les réunions les plus importantes dans le fonctionnement de l'UE et leur nombre ne cesse d'augmenter. Le bâtiment, situé rue de la Loi, répond aux besoins spécifiques en offrant le niveau de sécurité nécessaire.

De conception innovante, l'édifice (2005-2016) se greffe sur la partie historique (1920-1927) du Résidence Palace. - Ce joyau de l’Art Déco accueille notamment le Centre international de Presse. - La façade de \'Europa est un patchwork de châssis en bois restaurés, récupérés dans des chantiers de rénovation ou de démolition dans tous les pays de l'UE. Le but est de promouvoir le développement durable et le recyclage de matériaux, de témoigner du savoir-faire des artisans de l'UE et de la diversité culturelle de l'UE.

La façade rappelle la devise de l'UE, "Unie dans la diversité" : toutes les fenêtres sont différentes mais tous les châssis sont en chêne ou dans un bois similaire. Sa morphologie a été optimisée de façon à réduire de 30% la quantité d'acier utilisée par rapport aux solutions traditionnelles. Des panneaux solaires recouvrent le toit et un système de collecte permet de recueillir l'eau de pluie.

Article Wikipedia

 

 

Edito

 

Le premier trimestre de cette année fut marqué par signe fort : le voyage du successeur de Pierre en Irak, pays blessé, où toutes les communautés ethniques et religieuses ont cruellement souffert. Ce geste - une goutte d'eau et un symbole - s'inscrit dans une constellation de petits pas dans la fraternité entre chrétiens et musulmans. Des rencontres humbles qui portent toujours du fruit.

Beaucoup d'autre pays meurtris attendent de pareils gestes réciproques. Le chantier de la fraternité est immense et l'Esprit souffle où il veut.

De l'Europe, il est abondamment question dans nos médias : Brexit et Covid ; transitions écologique et numérique ; relèvement économique, sécurité et tensions diplomatiques entre puissances mondiales. Plusieurs pays européens ont connu des élections, d'autres sont en campagne électorale. D'importants changements se préparent. Nous gardons à cœur la Journée de l'Europe, 9 mai.

Le rôle de cette journée est double : signifier que l'Europe est toujours en construction et rapprocher les institutions des citoyens. Rappeler l'objectif du chantier est important, car nous risquons souvent de limiter notre horizon à celui de l'Union Européenne. Pour vaincre cette myopie qui nous fait oublier la partie la plus souffrante de l'Europe (Biélorussie, Ukraine, Serbie, Kosovo, Azerbaïdjan, Arménie...), les Six patrons de l'Europe sont un symbole fort. Ils nous ont été donnés par Paul VI et Jean-Paul pour élargir notre intelligence et notre cœur. Les saints n'ont pas besoin de titres. C'est nous qui avons besoin d'eux, de leur intercession. Pour nous rapprocher des institutions, regardons un bâtiment emblématique (p. 2) et (re)visitons quelques institutions essentielles. Là, et depuis leurs pays, des milliers de personnes collaborent et nous servent, jour et nuit. Et tant de petites mains... On ne voit bien qu'avec le cœur !

Les vaccinodromes sont en pleine activité dans les pays riches. On finira bien par vaincre ce Covid. Mais la misère ? Il n'y a pas de vaccin contre le virus de l'égo, dit-on ! Ah bon ? Et notre Baptême ? Le Triduum pascal est un puissant rappel de vaccin, une Xe et forte dose de foi, d'espérance et d'amour, qui active notre immunité et hâte notre renouvellement intérieur. ‘J'ai choisi ce qu’il y a de faible dans le monde', ‘Ma grâce te suffit', 'Je puis tout en Celui qui me rend fort' : ces mots du Christ et de Paul nous habitent. Ils enflammaient Catherine...

Joyeuses Pâques alors ! Et bonne fête de sainte Catherine le 29 avril, En mode Covid et créatif...

De la part de l'équipe de Bruxelles, Chantal van der Plancke

 

TOGETHER4EUROPE

 

Pour la 3e année consécutive, un « Chemin de prière » invite à prier et à témoigner ensemble de notre foi et de notre fraternité. De bons supports (Parole de Dieu, méditation, témoignage, intercession, chants) ont été préparés pour chaque semaine, par six groupes français et italiens (Padoue, Rome, Lyon, Strasbourg, Trente, Paris). Ils peuvent être téléchargés sur le site www.together4europe.org. Chaque semaine, nous méditons une béatitude (les artisans de paix, les affamés de justice, les doux...) appliquée à un domaine (politique, économique, culturel, social, soin de la nature...) C'est très inspirant ! Ce chemin commencé le 28 mars 2021 se poursuit ensemble jusqu'à la Journée de l'Europe, le 9 mai.

 


 

Regarder le ciel étoilé... et marcher sur la terre

 

Le 6 mars 2021, au lendemain de son arrivée à Bagdad, le pape François a rencontré l'ayatollah Ali Al Sistani, dans la ville sainte de Nadjaf (« Le Vatican des Chiites »). Ces deux hommes de Dieu, de 84 et 90 ans, jouissent chacun d'une haute autorité morale et d'un grand respect de la part de leurs fidèles respectifs. Ils ont tant de points communs : la nécessité de résister à la soif de vengeance, de cultiver la paix, de promouvoir la justice sociale... Après ce rendez-vous historique, suivi de la rencontre interreligieuse dans la plaine d'Ur, le premier ministre irakien (chiite) a proclamé le 6 mars : « Journée nationale de la tolérance et de la coexistence ». Voici un extrait du discours du pape à Ur.

 

« Ici, où vécut Abraham, notre père, il nous semble revenir à la maison. C'est ici qu'il entendit l'appel de Dieu, d'ici il partit pour un voyage qui devait changer l'histoire. Nous sommes le fruit de cet appel et de ce voyage. Dieu demanda à Abraham de lever les yeux vers le ciel et d'y compter les étoiles (cf. Gn 15, 5). Dans ces étoiles, il vit la promesse de sa postérité, il nous vit. Et aujourd'hui, nous, juifs, chrétiens et musulmans, avec nos frères et sœurs d'autres religions, nous honorons notre père Abraham en faisant comme lui : nous regardons le ciel et nous marchons sur la terre.

(...) Le Très-Haut au-dessus de nous nous invite à ne jamais nous séparer du frère qui est à côté de nous (...) Nous, descendance d'Abraham et représentants de diverses religions, nous sentons avoir avant tout ce rôle : aider nos frères et sœurs à élever le regard et la prière vers le ciel (...) Dans le monde d'aujourd'hui, qui oublie souvent le Très-Haut ou en présente une image déformée, les croyants sont appelés à témoigner de sa bonté, à montrer sa paternité à travers leur fraternité.

(...) De la terre de notre père Abraham, nous affirmons que Dieu est miséricordieux et que l'offense la plus blasphématoire est de profaner son nom en haïssant le frère. Hostilité, extrémisme et violence ne naissent pas d'une âme religieuse : ce sont des trahisons de la religion.

Et nous, croyants, nous ne pouvons pas nous taire lorsque le terrorisme abuse de la religion (...) c'est à nous de dissiper avec clarté les malentendus. Ne permettons pas que la lumière du Ciel soit couverte par les nuages de la haine ! Au-dessus de ce pays, se sont accumulés les sombres nuages du terrorisme, de la guerre et de la violence. Toutes les communautés ethniques et religieuses en ont souffert.

Aujourd'hui nous prions pour tous ceux qui ont subi de telles souffrances (...) Nous prions pour que la liberté de conscience et la liberté religieuse soient respectées et reconnues partout : ce sont des droits fondamentaux parce qu'ils rendent l'homme libre de contempler le Ciel pour lequel il a été créé ».

 

Alerte Météo

 

 

D'où vient que nous nous attachions à ce qui est contraire à notre salut ? (...) De l'amour-propre, qui nous fait perdre la lumière naturelle que Dieu nous a donnée pour discerner le bien et le mal : « il cache cette lumière comme les nuages parfois cachent le soleil ». L 233

«Ô Père compatissant et miséricordieux (...) Tu chasses l'humidité de l'amour-propre !» o 18 Catherine

 

A Moscou, des musulmans traduisent ‘Fratelli tutti' en russe

 

La rencontre entre François d'Assise et le Sultan d'Égypte Al-Kamil, en 1219.

Une première ! La traduction en russe de l'exhortation à la fraternité - signée par le Pape François le 4 octobre 2020 à Assise - a été réalisée grâce à ('initiatives de musulmans de Russie. Cet événement manifeste le désir de la communauté musulmane russe de promouvoir activement une coexistence pacifique entre les ethnies et les religions. Il a germé après la rencontre entre le Pape et le grand imam de l'université Al-Azhar (Caire), et les déclarations fraternelles des deux parties,

 

 Présentation du livre, le 3 mars 2021

signées le 4 février 2019, à Abou Dhabi (Émirats Arabes Unis). La traduction publiée aux éditions Médina - une des maisons d'édition les plus réputées en Russie, dans le domaine de la publication des enseignements de l'islam - a été réalisée avec l'aide du collectif scientifique du Forum musulman international. Elle est sortie symboliquement la veille des fêtes de Noël. C'est le premier ouvrage d'une nouvelle collection, intitulée "Dialogue interreligieux", dont le but est de « promouvoir l'étude et la réflexion scientifiques sur les questions fondamentales concernant l'harmonisation des relations interreligieuses, ainsi qu'à enrichir le discours interreligieux contemporain ».


L'ouvrage a été présenté à la presse, le 3 mars à Moscou, dans un centre culturel chrétien favorisant le dialogue interculturel, devant les dignitaires des différentes confessions religieuses, les représentants des autorités civiles, les membres du corps académiques et des organisations sociales.

Un geste d'une incroyable pertinence, a déclaré l'archevêque de Moscou. Mgr Paolo Pezzi : « Je savais que cette encyclique est née - dans une large mesure - de la rencontre historique entre le Pape et le Grand Imam d'AI-Azhar, Ahmad Al-Tayyib, et appelle à un renouvellement des relations fraternelles entre les fidèles de nos religieux traditions. Mais je ne pouvais pas imaginer qu'un tel appel susciterait une réponse aussi rapide et généreuse dans le cœur des musulmans russes. Nous avons beaucoup de preuves de l'importance d'une 'culture de la rencontre', qui peut raviver l'espoir et conduire au renouveau ».

Sources : Vatican Press, Zenit, Cathobel

Tout est lié entre nous.

L'interdépendance voulue par Dieu

Après avoir exposé à Catherine comment « scandales, haines, cruautés, bref tous les malheurs, n'ont qu'une racine : l'amour-propre, un poison pour le monde entier », Dieu lui explique comment les vertus s'exercent dans l'amour du prochain.

« Plus on m'aime, plus on l'aime... Pourquoi un tel possède-t-il une vertu, et un tel une autre ?... Tous ces dons... je ne les ai distribués avec une telle diversité ... que pour obliger les hommes à user de la charité les uns envers les autres. J'aurais bien pu doter chacun de tout ce qui lui est nécessaire spirituellement et matériellement..., mais j'ai voulu que l'un ait besoin de l'autre... Cela prouve que 'dans ma Maison il y a plusieurs demeures' et que je ne veux rien que l'amour. »          Catherine, Dialogue, ch. 7

 

Conseil de l’Europe, Conseil européen et Conseil de l’Union Européenne

 

Ces trois institutions sont souvent confondues. Voici pour y voir plus clair

Image dans Infobox.

Palais de l'Europe à Strasbourg

1.            Le Conseil de l'Europe, né en 1949, ne fait pas partie de l'UE. Cette organisation intergouvemementale œuvre en faveur de la construction européenne en poursuivant plusieurs objectifs : la défense des droits de l'Homme, de la démocratie et de l'Etat de droit ; la promotion de l'identité et de la diversité culturelle de l'Europe et la lutte contre les problèmes sociaux tels que la discrimination raciale et l'intolérance.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la situation de crise économique en Europe pousse Winston Churchill à proposer l'édification des "Etats-Unis d'Europe", dans un discours prononcé le 19 septembre 1946 à Zurich. Quelques années plus tard, le 5 mai 1949, le Conseil de l'Europe est fondé par le traité de Londres, qui définit son statut. Ce traité a été signé par dix pays fondateurs : la Belgique, le Danemark, la France, l'Irlande, l'Italie, le Luxembourg, les Pays Bas, la Norvège, la Suède et le Royaume-Uni.

Pour qu'un État européen puisse adhérer au Conseil de l'Europe, ses institutions doivent être démocratiques et il doit respecter les droits de l'Homme. C'est ainsi que pendant des années, certains États n'ont pas pu en être membres : le Portugal sous le régime salazariste, l'Espagne franquiste ; la Grèce a également dû se retirer entre 1969 et 1974, pendant la dictature des colonels.

Aujourd'hui, à travers ses 47 pays membres, le Conseil de l'Europe a une dimension paneuropéenne. Le Bélarus (Biélorussie) est le seul candidat à l'adhésion. Il a bénéficié du statut d'invité spécial entre 1992 et 1997, mais celui-ci a été suspendu par l'Assemblée pour non-respect des droits de l'Homme et des principes démocratiques. Depuis sa fondation, le nombre d'Etats membres du Conseil de l'Europe a augmenté, notamment après l'effondrement de l'Union soviétique au début des années 1990. Des pays d'Europe de l'Est ont adhéré à cette période. Afin de faciliter l'ouverture aux pays d'Europe centrale et orientale, le Conseil de l'Europe a décidé de créer le statut d'invité spécial à l'Assemblée parlementaire. En vue d'aider ces pays à se démocratiser, la Commission européenne pour la démocratie par le droit a été créée le 10 mai 1990.

Cinq Etats sont observateurs au Comité des ministres : le Saint-Siège, les Etats-Unis, le Canada, le Japon et le Mexique. Enfin, les parlements nationaux du Canada, d'Israël et du Mexique ont le statut d'observateurs à l'Assemblée parlementaire.

Hymne Européen - Officiel - Ode à la Joie - Français. - YouTube

L'hymne et le drapeau européens ont d'abord été adoptés par le Conseil de l'Europe avant de devenir ceux de l'UE. Le drapeau a été choisi par l'Assemblée parlementaire dès 1955 et repris par les institutions des Communautés européennes à partir de 1983. L'Ode à la joie, issue de la 9ème symphonie de Beethoven, est devenue l'hymne du Conseil de l'Europe en 1972, puis celle des Communautés européennes en 1985.

2.            Le Conseil européen est né de la pratique, depuis 1974, de réunir régulièrement les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l'UE. Cette pratique a été consacrée par l'Acte unique européen en 1986. Le Conseil est devenu une institution officielle de l'UE en 2009, avec le traité de Lisbonne.

Également appelé « Sommet européen », le Conseil réunit l'ensemble des dirigeants européens en mars, juin, octobre et décembre, sans compter les réunions extraordinaires qui se sont multipliées pendant la crise économique ou au sujet du Brexit. Les dirigeants y décident, à l'unanimité, des grandes orientations de l'UE. Parmi eux, le couple franco-allemand y joue un rôle déterminant. Les décisions y sont prises par consensus à l'issue de négociations entre les Etats membres, commencées bien avant le Sommet. Le Conseil européen fournit à l'Union "l'impulsion nécessaire à son développement" et définit "les orientations politiques générales". Ensemble, les chefs d'Etat ou de gouvernement définissent les priorités et le calendrier de la construction européenne. Le président du Conseil est Charles Michel, nommé en décembre 2019 par les Etats membres pour un mandat de 2 ans et demi, renouvelable une fois.


 

Le processus décisionnel européen de l’UE

 

 

Le Conseil de l'Union européenne, ou "Conseil des ministres de l'UE", est une institution de l'UE, au même titre que le Parlement européen et la Commission européenne. Il rassemble régulièrement les ministres des Etats membres à Bruxelles. (A ne pas confondre avec le Conseil européen, bien qu'il exprime lui aussi la position des gouvernements européens). Il réunit leurs ministres par domaines de compétence (Finances, Politique étrangère, Education, etc.). Ces derniers sont chargés, avec le Parlement européen, d'amender et d'adopter les lois européennes.

Le Conseil de l'UE compte dix formations : "Environnement"," Agriculture et pêche", "Compétitivité", "Emploi, politique sociale, santé et consommateurs", "Transports, télécommunications et énergie", "Justice et affaires intérieures", "Affaires générales", "Affaires étrangères", "Affaires économiques et financières" et "Education, jeunesse, culture et sport".

La présidence tournante a pour but de favoriser l'implication dans les affaires européennes de tous les pays de l'Union, et de renforcer ainsi le sentiment d'appartenance des populations à l'UE.


Par exemple, lorsqu'un Etat assure la présidence, il est chargé d'organiser et de présider l'ensemble des réunions du Conseil de l'UE. C'est alors son ministre de ('Environnement qui préside le Conseil de l'Environnement ; son ministre de ('Agriculture qui préside le Conseil de l'Agriculture...

Chaque pays de l'UE préside à tour de rôle le Conseil de l'UE durant six mois. Après l'Allemagne, qui a rempli cette fonction au 2d semestre de 2020, le Portugal l'assume pour le premier semestre 2021, puis ce sera la Slovénie (juillet - décembre 2021) ; la France : (janvier - juin 2022) ; la République tchèque (juillet - décembre 2022), etc.

Les ordres de rotation ont été fixés lors des élargissements de l'UE, en 1995, en 2004 et en 2007, afin de prendre en compte les nouveaux Etats membres. Que chacun apporte sa pierre à l'UE ! (CvdP)

Sources : https: //www.touteleurope.eu/actualite/conseil-europeen-conseil-de-l-ue-conseil-de-l-europe-comment-les- distinguer.html ; https://www.touteleurope.eu/actualite/l-union-europeenne.html.

 

L'Union Européenne renouvelle son partenariat avec L’Union pour la Méditerranée

L'année dernière, à l'occasion du 25e anniversaire de l'Union pour la Méditerranée (UpM), l'UE a annoncé le renouvellement de son partenariat avec les dix pays* situés à ses frontières méridionales au début de 2021.

UpM * : Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Palestine, Syrie et la Tunisie.

« Nous saluons les efforts de l'Union européenne pour contribuer à créer la stabilité, la paix et la prospérité dans son voisinage du Sud », a déclaré le Cardinal Jean-Claude Hollerich s.j., Président de la COMECE, lors de la réunion avec le Commissaire européen Vârhelyi. Il en appelle à « des réponses politiques européennes ancrées dans les valeurs fondamentales de l'Union et pleinement respectueuses de la dignité humaine et des droits de chaque personne, y compris des migrants et des réfugiés ».

Confrontée à de multiples défis en matière de paix, de socio-économie, de droits de l'homme et d'écologie, la région méditerranéenne devrait redevenir un lieu de rencontres pacifiques entre personnes de cultures et de religions différentes.

« L'UE devrait soutenir une culture de rencontre dans son voisinage méridional et contribuer à favoriser la paix par l'éducation, le dialogue, la confiance et le respect de la diversité socioculturelle et religieuse, tout en promouvant le concept de citoyenneté pleine et égale », a souligné Mgr Youssef Soueif, archevêque de Tripoli des Maronites (Liban). La délégation de la COMECE a également souligné l'engagement actif des Églises locales au Liban et dans d'autres pays voisins du Sud dans les efforts humanitaires. Elle a également exprimé sa volonté de s'associer à l'UE pour répondre aux besoins de la population, notamment en matière de santé et d'éducation.

Le document élaboré par la COMECE, en dialogue avec les autorités ecclésiastiques locales, contient plus de 30 propositions politiques dans cinq domaines prioritaires - la migration, la paix, la liberté religieuse, le développement humain et l'écologie intégrale[1]. Il a été présenté par le Gard. Hollerich et Mgr Soueif au Commissaire européen Vârhelyi, le 18 janvier 2021.

D'ap. la COMECE, 20/ 01/21

 

La Commission des Episcopats de l'Union européenne, créée en 1980, est composée d'évêques délégués par les Conférences épiscopales des 27 Etats membres de l'UE. Elle a pour but d'accompagner le processus politique de l'UE, d'informer et de conscientiser l'Église, de maintenir un dialogue régulier avec les Institutions de l'Union (Commission européenne, Conseil de l'Union européenne et Parlement européen) à travers des rencontres, des Séminaires de Dialogue et de multiples conférences et en prenant part aux consultations organisées par l'UE. Elle encourage la réflexion, basée sur l'enseignement social de l'Eglise, sur les défis posés par la construction d'une Europe unie.

 

Prier pour l'Europe, toute l'Europe

La construction européenne et ses racines spirituelles sont, depuis longtemps, objet de prière et d'interces­sion pour les Fraternités Monastiques de Jérusalem. Un numéro de leur revue Sources Vives avait été, en 1994, consacré aux « saints qui ont fait l'Europe ».

Cet intérêt est particulièrement marqué dans les Fraternités implantées à Strasbourg 1, siège du Parlement européen, qui prient régulièrement à cette intention en plusieurs langues européennes. Et pour celles de Florence[2] [3] qui chantent leurs liturgies dans La Badia Fiorentina où Giorgio La Pira, ardent promo­teur de l'unification européenne, avait institué une « Messe des Pauvres » mensuelle.

 

Giorgio La Pira, (t 1977), Maire de Florence à deux reprises

Robert Schuman,) ±1963), Président du Parlement européen à deux reprises

 

C'est à cette occasion qu'avait été demandé à Jeannette Zupan d'écrire une icône des saints patrons de l'Europe. Elle a été bénie, pour la Journée de l'Europe de l'année suivante, le 8 mai 2011. Cette icône est depuis lors régulièrement expo­sée dans le chœur, sur un porte- icône placé au pied de l'autel, pen- dantles liturgies des fêtes des six pa­trons de l'Europe, et proposée à la vénération des fidèles.

Sœur Cécile, FMJ, Paris

Dans les Fraternités de Paris (Saint-Gervais), une fête de l'Europe a été célébrée le 9 mai 2010, date de la Journée de l'Europe et du 60e anniversaire de la Déclaration Schuman. L'Eucharistie dominicale avait été présidée par Mgr Hippolyte Simon, évêque de Clermont-Ferrand, ancien vice-président de la COMECE. L'après-midi, une table ronde, animée par Marie-Thérèse Hermange, ancien député européen, sénateur de Paris, réunissait Mgr Hippolyte Simon, Pierre Morel, ancien ambassadeur de France à Moscou, Pékin et près le Saint-Siège, représentant spécial de l'UE pour l'Asie centrale, et Jean-François Colosimo, professeur à l'institut Saint-Serge et Directeur général de CNRS Éditions. Et la journée s'était achevée avec un concert spirituel donné par Loïc Mallié, à l'orgue des Couperin, et le Quatuor de la Garde Républicaine.

 

L’icône des Saints Patrons de l’Europe

Les Saints représentes ici figurent dans l'ordre chronologique de leur existence et aussi de leur désignation a la piete reconnaissante des Européens. Le langage iconographique s'emploie surtout à favoriser la prière.

La composition est simple. La partie supérieure de l'icône représente le ciel avec un demi-cercle bleu vert assez sombre au centre (la ténèbre éblouissante du Tout Autre) puis clair et constellé de blanc à la périphérie, eux anges l'accompagnent et nous invitent à la prière comme sur l'icône de l'Ascension, mais ici c'est La Très Sainte Vierge orante avec l'Enfant Jésus bénissant qui y figurent en majesté et proposent à notre méditation I exemple des fidèles serviteurs du Royaume. Ces derniers s'inscrivent en groupe compact dans la partie inferieure un grand carre, figure géométrique le plus souvent utilisée pour représenter la terre. Ils sont debout, obéissant à la ligne verticale, propice à suggérer la transcendance.

Le fond d or indique la Lumière du monde invisible auquel l'icône, humble fenêtre, désire nous introduire De gauche a droite nous reconnaissons Benoît, le Père des moines occidentaux, Cyrille et son frère aîné Méthode, Byzantins apôtres des Slaves, Brigitte de Suède, fille de prince, épouse et mère de famille nombreuse, Catherine de Sienne, tertiaire dominicaine, mystique fort impliquée dans les affaires politiques e son temps, et Edith Stein, universitaire juive allemande, convertie et devenue carmélite en prenant le nom de sœur Therese-Bénédicte de la Croix, victime de la shoah dans les camps nazis de la mort.

La profusion des couleurs manifeste que leur unité n'a rien à voir avec l'uniformité. Deux moines, pour commencer, dont les vêtements sont plus conformes aux canons iconographiques qu'à l'exactitude historique : du noir et du blanc pour le premier des bénédictins et la couleur brune de l'humus pour rappeler l'humilité de qui porte la bure, comme saint Cyrille. On aurait pu représenter saint Benoît tenant sa fameuse Règle que de nombreux consacrés continuent d'observer avec fruit et dont l'intérêt s'étend aux laïcs en quête du sens ou préoccupés par la gestion du temps. Pour éviter cependant une répétition avec l'emblème de son voisin, on a préféré le désigner ici comme fondateur, ce que signifie le monastère qu'il tient de son bras gauche. Sa main droite bénit, ce que son nom déjà proclame et que sa qualité de Père implique. Sa profonde sagesse est évoquée par le respect qu'inspirent, selon les codes, sa longue barbe et ses cheveux blancs.

Les deux frères unis par la passion d'annoncer la Bonne Nouvelle ne se ressemblent pas. La richesse du vêtement de saint Méthode n'est que l'expression de la charge épiscopale. Chaque pièce de sa tenue, toujours d'actualité dans les églises d'Orient, symbolise des fonctions et se réfère à des versets bibliques récités en les revêtant. Citons à titre d'exemple \'omophorion, cette longue étole, image des brebis dont il est le pasteur. Le zèle de ces frères pour transmettre l'Ecriture à des peuples analphabètes les poussa à étudier leur langue au point d'inventer des signes pour en codifier la transcription.

Près du saint évêque missionnaire se tient sainte Brigitte de Suède qui tant aima son époux qu'elle lui donna huit enfants. Elle porte au doigt l'alliance du mariage et les cercles discrets sur sa robe rappellent ses maternités. Le rouge de son manteau est couleur de feu, l'amour brûlant qui l'unit au Christ et dont témoignent ses écrits mystiques et les exemples de sa charité. Elle porte en médaillon la croix de Jérusalem, Jérusalem ultime aspiration de cette femme fervente qui est également patronne des pèlerins. Elle avait un grand souci de l'éducation et donnait de précieux avis sur la gouvernance des peuples.

En ce domaine sainte Catherine de Sienne, sa contemporaine, fut une telle lumière que les plus grandes autorités recherchèrent ses conseils. Quasi illettrée, elle puisait sa sagesse à la source divine en se livrant à l'ascèse et la prière. Elle endurait tout pour obtenir la paix, la vraie paix qui est justice. Son voile blanc de consacrée orné d'une simple croix, la couleur de ses vêtements apportant leur harmonie à l'ensemble et surtout le texte qu'elle tient insistent sur cette recherche de la paix qui l'animait et qu'elle doit nous communiquer.

Et voici sainte Edith Stein, une philosophe juive allemande du XXe siècle, universitaire à la pensée rigoureuse, éprise de vérité. Alors qu'elle avait écarté toute croyance elle fut amenée après une longue maturation et la fréquentation des écrits de sainte Thérèse d'Avila à se convertir au catholicisme, puis à choisir la voie du Carmel, celui de Cologne où elle entra en 1933, à l'âge de 41 ans. Elle ne cessa pas pour autant de prolonger sa réflexion, cherchant à unir philosophie et mystique et approfondissant le caractère propre de la féminité, son apport à l'éducation, à la civilisation. On n'a pas fini d'explorer la richesse de sa pensée ni le caractère prophétique de l'amour qu'elle témoigna jusqu'au bout, dans l'horreur des camps. Son habit de Carmélite est orné d'une petite étoile. Ce n'est plus le signe jaune infamant que les nazis infligeaient aux enfants d'Israël avant leur extermination programmée, c'est le boucler, l'étoile du roi David, d'un bleu de ciel !

Que ces apôtres infatigables, ardents éducateurs et chercheurs de paix, qui ont connu tant d'épreuves, de détracteurs, de guerres ou même la mort anonyme la plus atroce sans jamais abandonner l'espérance ni l'amour du Christ, que ces saints de notre Europe nous aident à garder confiance, à rechercher patiemment l'unité. Les chemins qu'ils ont frayés sont toujours à réinventer. Ils sont de précieux guides. Ecoutons-les !

Jeannette Zupan

Bien au-delà de l'UE que notre sollicitude englobe vraiment toute l'Europe, de l'Atlantique à l'Oural

L'Albanie, la Macédoine du Nord, le Monténégro, la Serbie, Turquie (Candidats à l'UE) ; la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo (Candidats potentiels) et les autres pays d'Europe comme l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, La Moldavie, la Russie, l'Ukraine...

Ou encore : la Suisse, l'Islande, la Norvège, le Royaume-Uni, Monaco, le Vatican... (NDLR)

 

Priez sans cesse !

 

 

Comment Catherine de Sienne vivait-elle cette injonction de saint Paul (1 Th 5,17)? Après le second confinement en France, les deux novices dominicains, résidant à Strasbourg, sont venus passer quelques jours avec nous, pour prendre l'air et s'initier à sainte Catherine de Sienne. L'un d'eux voulait connaître quelle méthode de prière préconisait Catherine. Cette question m'a interpellée. Bien sûr, l'absence de méthode de prière personnelle est déconcertante pour nos contemporains. Peut-être est-ce un aspect de liberté dominicaine pour laisser à chacun oser rencontrer le Seigneur et se laisser conduire par l'Esprit Saint, « sans filet » ?

Catherine a vécu avec force, courage et détermination, animée par l'Esprit Saint a la suite du Christ crucifié. Sa vie si libre est attentive à répondre à l'appel de Dieu, à faire sa volonté, quelle qu'elle soit. Elle rencontrait sans cesse son Seigneur dans la prière, dans sa cellule intérieure. Qu'est donc la prière pour elle ? Nous essayons ici d'en relever quelques aspects à partir de ses écrits. Comme la prière de saint Dominique, et fidèle à la tradition judéo-chrétienne, sa prière est rumination de la parole de Dieu entendue. Un auteur anonyme de 1260-1288 avait décrit les neuf manières de prier de saint Dominique, où des attitudes corporelles accompagnent la prière des psaumes ou la méditation biblique. Catherine en a-t-elle entendu parler ? Le premier extrait peut nous le laisser supposer.

1.                  Prier demande de la vigilance

Voici ce qu'elle écrit à trois dames de Florence dans ce message où Catherine n'oublie pas de mentionner la nécessité de dormir suffisamment et l'ardeur de l'amour :

« Il faut réveiller notre corps par des exercices corporels, par des prostrations et par tout autre exercice qui peut nous arracher du sommeil, dès lors que nous avons suffisamment dormi. La somnolence de l'esprit doit être secouée (...) [Il faut] se reprendre soi-même, en disant : « Voyons ! tu dors, mon âme ? Tu dors, alors que la Bonte divine veille sur toi ! Le temps passe et ne t'attend pas. Veux-tu que le souverain Juge te surprenne en plein sommeil, le jour où il te demandera ce que tu as fait de ton temps, comment tu l'as dépensé, et comment tu as été reconnaissante des bienfaits de son sang ? » Alors votre esprit se réveillera, et vous extirperez de votre âme tout amour-propre. Ce faisant, vous irez de l'avant, et de l'imperfection vous passerez à cette perfection à laquelle vous semblez aspirer: car l'amour n'est jamais oisif [Mt 12, 36], il accomplit toujours de grandes choses, s1

2.                  La prière est une action

Elle est l'action première de tout croyant, au service de Dieu et de son prochain, et le signe concret de l'amour du prochain. Ainsi Catherine met ces paroles dans la bouche de Dieu le Père :

« Parce que vous êtes tenus d'aimer votre prochain comme vous-mêmes ; l'aimant, vous devez le secourir spirituellement par l'oraison et le conseiller par la parole, et l'aidant spirituellement et temporellement selon ses besoins dans la nécessité, au moins par la volonté, n'ayant rien d'autre. Ne m'aimant pas, on ne l'aime pas, ne l'aimant pas on ne le secourt pas. Ainsi il s'offense d'abord lui-même parce qu'il se prive de la grâce, et il offense le prochain en le privant de l'oraison et des saints désirs qu'il est tenu d'offrir pour lui devant moi. Tout secours doit venir de la dilection qu'il lui porte pour l'amour de moi. »[4] [5]

3.                  Dieu lui-même nous demande de prier

Dieu met dans notre cœur le désir de le prier, de crier vers lui avec persévérance.

« (...) Je ne méprise pas le désir de mes serviteurs, et même Je donne à qui demande et Je vous invite à demander [Mt 7, 7-8 ; Le 11, 9 ; Mc 11, 24 ; Jn 16, 23-24], Et vraiment me déplaît beaucoup celui qui ne frappe pas à la porte de la Sagesse de mon Fils unique en suivant sa doctrine; suivre sa doctrine, c'est frapper à la porte en m'appelant moi, Père éternel, avec la voix du saint désir, avec d'humbles et continuelles oraisons. (...) Je fais mine de ne pas vous entendre, mais Je vous entends et Je vous donne ce qui vous est nécessaire, Je vous donne la faim et la voix pour m'appeler; et moi, voyant votre constance, Je réalise vos désirs quand ils sont ordonnés et dirigés vers moi.

(...) Je veux que tu fasses ainsi : que tu ne relâches jamais ton désir de demander mon aide, ni que tu baisses ta voix me demandant de faire miséricorde au monde. Ni que tu t'arrêtes de frapper à la porte de ma Vérité en suivant ses traces. (...) Et avec l'anxiété du cœur rugir sur le mort, fils de I humaine génération que tu vois porté à tant de misère (...). C'est avec ce rugissement et ce cri que Je veux faire miséricorde au monde. Et c'est ce que Je demande à mes serviteurs, et ce sera pour moi un signe qu'ils m'aiment vraiment. Et Je ne mépriserai pas leurs désirs, comme Je t'ai dit. »[6]

Le cri du lion (mâle), son rugissement, devait ressusciter les lionceaux qui, selon la culture médiévale, naissaient morts. Employer cette image montre le pouvoir donné par Dieu à la prière des croyants pour qu'elle puisse ressusciter les morts, c'est-à-dire remettre de la vie dans les lieux de mort, de péché, de non-être.

4.                  Dieu donne plus que nous n'osons demander

Catherine s'adresse ici à Dieu le Père dans un autre chapitre de transition du Dialogue. Elle reconnaît que Dieu l'a exaucée bien au-delà de sa demande et lui en rend grâces.

« Je désirais que tu satisfasses à ta promesse que tu m'avais faite et tu m'as donné beaucoup plus, donnant ce que je ne savais pas demander. Maintenant je connais vraiment en vérité que le cœur de l'homme ne sait ni demander ni désirer autant que tu peux donner; et ainsi je vois que tu es celui que tu es [Ex 3,14], infini et éternel Bien, et nous sommes ceux qui ne sommes pas. »[7]

5.                  Combattre l'ignorance et l'ingratitude

L'ignorance des dons que nous fait Dieu, nous rend ingrats. La contemplation de l'amour de Dieu nous révèle son immensité et le peu de cas que nous en faisons. Ainsi dans ces deux extraits d'oraisons :

« (...) Je ne t'ai pas connu toi, Dieu en moi et moi en toi, Dieu éternel. C'est là toute l'ignorance des hommes insensés, car s'ils savaient cela ils ne pourraient pas ne pas aimer Dieu. »[8]

C'est en Dieu que nous apprenons qui nous sommes véritablement.

« Dans ta nature, Déité éternelle, je connaîtrai ma nature. Et quelle est ma nature, amour inestimable ? C est le feu parce que tu n'es autre que feu d'amour, et c'est de cette nature que tu as donnée à l'homme puisque par feu d'amour tu l'as créé. Et ainsi toutes les autres créatures et toutes les choses créées, tu les as faites par amour. Ô homme ingrat, quelle nature t'a donnée ton Dieu ? Sa nature. Et toi tu n as pas honte d'ôter de toi une si noble chose, par la faute du péché mortel ? »6

6.                  Prier c'est donner sa vie

Catherine redoute toujours d'être négligente, de ne pas aller jusqu'au bout du don d'elle-même pour sauver I Église en particulier durant le schisme. Elle intercède au nom de l'Église.

« A toi, Père éternel, moi, misérable j'offre de nouveau ma vie pour ta douce épouse, toi qui aussi souvent qu'il a plu à ta bonté m'a tirée de mon corps et rendue à mon corps (...). Je te demande, Ô Dieu éternel cette épousé, et encore je te recommande mes très chers enfants et je te prie, suprême et éternel Père, (...) et a moi pardonne ma grande ignorance et la grande négligence que j'ai commise dans ton Église, de n avoir pas réalisé tout ce que j'aurais pu et dû. »7

7.                  Priez sans cesse

Un des grands signes de la présence de Catherine à Dieu sont, pour moi, ces courtes prières qui s'insèrent au cours de sa correspondance. Par exemple dans la lettre 273 : «Ô Cœur! Ô tonneau mis en perce, tu désaltères et enivres tous les désirs amoureux ! Tu donnes la joie, tu éclaires l'entendement, tu emplis la mémoire qui s'évertue à te garder en elle au point de ne plus rien retenir, entendre [cf. 1 Co 2, 2], aimer si ce n'est le bon et doux Jésus. Ô Sang pétri de feu ! Ô amour inestimable ! »

 

Pour continuer en s'adressant à son correspondant, « que mon âme serait heureuse de vous voir anéanti en lui à ce point ! » 8

Cette série de flashes ne reflète qu'une partie infime de l’enseignement de sainte Catherine de Sienne sur la prière et peut-être pas les plus importants ! Je n'ai pas parlé de la cellule intérieure, ce lieu privilégié de rencontre avec Dieu qui constitue un thème de réflexion pour lui-même, ni de a prière liturgique. Priez sans cesse, nous demande saint Paul : que notre sainte nous aide dans cette voie !

Sr Anne-Catherine Meyer op, Orbey, Mercredi des Cendres 2021.

 

6 Oraison 22, Le feu divin dans l'âme humaine, mercredi 16 février 1379 à Rome (Mercredi des Cendres) Trad. L. PORTIER, p. 100-103.

7 Oraison 26, Le potier et l’argile, 30 janvier 1380, Rome. Trad. L. PORTIER, Cerf 1992, p. 110 s

8 Lettre 273, au frère Raymond de Capoue. Trad. M. RAIOLA, Lettres T7, Cerf 2016, p. 51.

Cendres)


 

Annonciation : « Oui mais... », « Oui, demain... » ?

F. X. de Boissoudy : http://www.boissoudy.com/

(...) Le livre de la Genèse montre le « non » des origines, quand l'homme a préféré se regarder lui-même plutôt que son Créateur, lorsqu'il a voulu en faire à sa tête, qu'il a choisi de se suffire à lui-même. Mais, en faisant ainsi, en sortant de la communion avec Dieu, il s'est perdu et il a commencé à avoir peur, à se cacher et à accuser ses proches (cf. Gn 3,10.12). Ce sont des symptômes : la peur indique que je suis en train de dire non à Dieu. Accuser les autres sans se regarder soi-même indique que je m'éloigne de Dieu. Le péché fait cela. Mais le Seigneur ne laisse pas l'homme à la merci de son mal ; aussitôt il le cherche et lui adresse une question pleine d'appréhension : « Où es-tu donc ? » (v. 9). Comme s'il disait : « Mais arrête-toi, réfléchis, où es-tu ? ». C'est la question d'un père ou d'une mère qui cherche son enfant perdu : « Où es-tu ? Dans quelle situation as-tu fini ? ». Et cela Dieu le fait avec tant de patience, jusqu'à combler la distance créée aux origines. C'est le premier passage.

Le second passage crucial est raconté aujourd'hui dans l'Evangile, quand Dieu vient habiter parmi nous, qu'il se fait homme comme nous. Et cela a été possible grâce à un grand oui. Il y a le péché du « non ». Celui-ci est le « oui », c'est un grand « oui », celui de Marie au moment de l'Annonciation. Par ce « oui » Jésus a commencé son chemin sur les routes de l'humanité ; il l'a commencé en Marie, en passant les premiers mois de sa vie dans le sein de sa maman : il n'est pas apparu déjà adulte et fort, mais il a suivi tout le parcours d'un être humain. Il s'est fait en tout égal à nous, excepté une chose : ce « non », le péché. Pour cela il a choisi Marie, l'unique créature sans péché, immaculée. Dans l'Evangile, avec une seule parole, elle est dite « comblée de grâce » (Le 1,28)... Cela veut dire qu'en elle, il n'y a pas de place pour le péché. Et nous aussi, quand nous nous adressons à elle, nous l'invoquons « pleine de grâce », sans ombre de mal.

Marie répond à la proposition de Dieu en disant : « Voici la servante du Seigneur » (v. 38). Elle ne dit pas : « Cette fois je me rends disponible, puis je verrai... ». Non. Son oui est entier, total, pour toute la vie, sans condition. Et comme le non des origines avait fermé le passage de l'homme vers Dieu, ainsi le oui de Marie a ouvert le chemin à Dieu parmi nous. C'est le oui le plus important de l'histoire, le oui humble qui renverse le non orgueilleux des origines, le oui fidèle qui guérit la désobéissance (...)

Parfois, nous sommes experts dans les « oui à moitié » : nous sommes bons pour faire semblants de ne pas bien comprendre ce que Dieu voudrait et ce que la conscience nous suggère. Nous sommes aussi rusés, et pour ne pas dire un vrai non à Dieu, nous disons : « je ne peux pas », « pas aujourd'hui, mais demain » ; « demain je serai meilleur, demain je prierai, je ferai du bien, mais demain ». Et cette ruse nous éloigne du « oui », nous éloigne de Dieu et nous conduit au « non », le « non » du péché, le « non » de la médiocrité. Le fameux « oui mais... ». « Oui Seigneur, mais... ».

Ainsi nous fermons la porte au bien, et le mal profite de ces « oui » manqués. Chacun de nous en a une collection intérieure. Pensons-y, nous en trouverons beaucoup, de ces « oui » manqués ! (...) Dire oui à Dieu est vraiment "original", mais pas le péché, qui nous rend vieux de l'intérieur. Avez-vous pensé à cela, que le péché nous vieillit de l'intérieur, qu'il nous vieillit prématurément ? Chaque oui à Dieu engendre des histoires de salut pour nous et pour les autres. Comme Marie avec son « oui ». (...) « Aujourd'hui, quel 'oui' dois-je dire à Dieu ? » Pensons-y, cela nous fera du bien, et nous trouverons en nous la voix du Seigneur qui nous demande quelque chose, un pas en avant. « Je crois en Toi, j'espère en Toi, je T'aime; que ta volonté de bien se fasse en moi ». C'est « oui ». Avec générosité et confiance, comme Marie, disons aujourd'hui, chacun de nous, ce oui personnel à Dieu.

Pape François, Angélus, 8 déc. 2016

 

'Jésus qui m'a brûlé le cœur'

milizia-di-gesu-cristoAvec l'aimable autorisation de l'auteur, Monsieur Jacques Stoquart, Maître général de la Milice de Jésus-Christ1 durant 16 ans et demi jusqu'à 2020, nous reproduisons ici une lettre qu'il adressa l'an dernier aux membres de son Association qu'il faut méditer

Ce 29 avril, nous fêtons Sainte Catherine de Sienne. Et nous nous posons peut-être une question : comment un homme, une femme, a pu, il y a plus de six siècles, tenir un tel langage empreint d'un tel désir de connaître réellement, autant que possible, les trois personnes de la Trinité, de vouloir s'en imprégner à ce point, en même temps que de contribuer à les faire connaître de tous. Illettrée, ce n'est pas à la lecture qu'elle a pu apprendre le contenu de l'immensité de ses écrits. Mais l'amour ardent et la fougue qu'on lui connaît lui ont permis de les dicter. Ecrits qui ne se lisent pas d'une traite, phrase par phrase, paragraphe par paragraphe. Rares sont les chrétiens qui cherchent encore, non pas une érudition, mais simplement cet élan amoureux vers le Dieu trine et son Eglise. Amour qui ne fait pas pour autant abstraction de la temporalité, mais s'étend - parfois avec courage - aux institutions chrétiennes de l'époque.

Aux Laudes, aujourd'hui, je me suis arrêté longuement aux trois strophes d'un hymne de Didier Rimaud, que j affectionne particulièrement, et qui s'intitule 'Jésus qui m'a brisé le cœur'.[9] [10] Je vous en soumets quelques extraits qui donnent, me semble-t-il, un écho à maintes déclarations de Catherine. Les voici :

Jésus qui m'a brûlé le cœur 
Au carrefour des Ecritures
Ne permets pas que leur blessure
En moi se ferme.

Tourne mes sens à l'intérieur
Force mes pas à l'aventure
Pour que le feu de ton bonheur
A d'autres prenne.

Fais que je sorte dans le soir

Où trop des miens sont sans nouvelle
Et par ton nom dans mon regard
Fais-toi connaître.

Mais ton printemps s'est réveillé
Dans mes sarments à bout de sève
Pour que je sois cet étranger
Brûlant de Pâques !

Ne trouvez-vous pas ces lignes enthousiasmantes ? N'y retrouvez-vous pas un peu le 'style' de Catherine ? Plus de six siècles se sont écoulés ; les mots, les tournures ont évolués, mais c'est toujours le même entrain, le même allant, le même souci de l'Eglise, la même fidélité au Discours évangélique si bien reproduit par Saint Mathieu.

Bonne fête de Sainte Catherine à tous

fr. Jacques
Jacques Stoquart

800 ans de la « naissance au Ciel » de saint Dominique et du couvent St-Dominique de Sienne

Annonce du Jubilé de l’ordre des prêcheurs en la solennité de l’épiphanie 6 Janvier 2021

Chers frères et sœurs de toute la Famille dominicaine répandue dans le monde, aujourd'hui commence l'année jubilaire du huitième centenaire de la « naissance au ciel » de saint Dominique, fondateur de notre ordre. Ce sera certainement une précieuse opportunité pour grandir en sainteté, en particulier pour notre communauté qui célèbre également le huitième centenaire (1221-2021) de la fondation de notre couvent de Saint-Dominique.

La présence dominicaine à Sienne est fière de compter plus de 50 frères parmi les vénérables et les bienheureux, et au moins 10 tertiaires parmi les vénérables et les bienheureuses, sans compter sainte Catherine, proclamée Patronne d'Italie, Docteur de l'Eglise universelle et Patronne de l'Europe.

Le thème indiqué par le maître général de l'Ordre, frère Gérard Timoner, sera : 'A la table de saint Dominique'. Nous célébrerons saint Dominique, indique le maître général, non comme un saint sur un piédestal, mais comme un saint qui se réjouit à la table de la communion avec ses frères, réunis dans la même vocation de prêcher la Parole de Dieu. Ce thème est réaffirmé chaque année, lorsque nous entamons le projet de la communauté siennoise.

Nous estimons que le but original de la présence de l'ordre dominicain à Sienne est de proclamer la Parole de Dieu dans cette cité et sur son territoire. C'est avec un sentiment de gratitude envers Dieu et envers la Bienheureuse Vierge Marie que nous vous annonçons l'ouverture de notre jubilé qui durera jusqu'à l'Epiphanie de l'an prochain, 2022.

P. Alfredo Scarciglia

Prieur du couvent St-Dominique à Sienne

 

Les dominicains arrivèrent à Sienne en 1220, un an avant la mort de leur fondateur. Ils résidèrent à l'Hospice Ste Marie- Madeleine, hors de la porte Saint-Maurice. Lorsqu'en 1225 la famille Malavolti leur fit la donation de la colline de Camporegio et qu'ils reçurent de généreux dons de la Commune et des citoyens, ils commencèrent à bâtir l'église primitive et les autres habitations indispensables à la vie des frères : le Chapitre, la sacristie, le réfectoire, le dortoir, autour du cloître qui servait aussi de cimetière.

L'église St-Dominique, commencée en 1226-1265, fut une des premières dédiées au saint fondateur. Pour l'agrandir du côté du vallon de Fontebranda, on lui adjoignit un escabeau, qui forma une « nouvelle église » : la crypte, avec son audacieuse voûte ogivale. Quand Catherine commença à fréquenter ces lieux, les travaux d'agrandissement étaient déjà bien avancés et la crypte, déjà achevée, recevait de nombreuses sépultures. Parmi celles-ci, celles de son père et de sa sœur : Jacopo Benincasa et Bonaventura. Et celles de ses neveux. Comme tous les fidèles, Catherine fréquenta la « vielle église » à laquelle l'oratoire des Mantellate était annexé.

Aujourd'hui, en Italie, l'Ordre comprend trois provinces : celles de S. Dominique (au Nord), de S. Catherine (au Centre), et de S. Thomas d'Aquin (au Sud). Trois grands intercesseurs !

Peur tes 50 ans rte la proclamation de sainte Catherine comme Docteur de l'Eglise

Les festivités du Palio à Sienne durent quatre jours. Le dernier jour, les quartiers de la Cité s'affrontent dans une fulgurante course de chevaux: une affaire passion où vibre aussi le sentiment religieux. Le Palio a lieu deux fois par an : le 2 juillet en la fête de la Madonna de Provenzano et le 15 août en l'honneur de l'Assomption de Marie. Le trophée est une bannière de soie, peinte par un artiste local ou international ; il est porté triomphalement sur un char, puis fièrement exposé au Siège de la contrada qui a remporté le drappellone. Chaque quartier a ainsi son musée où ses trophées sont exposés : des trésors d'art et d'histoire encore à explorer.

C'est ainsi que le P. Alfredo Scarciglia a eu l'idée de demander à Duccio Benoccci d'entreprendre une étude iconographique sur les bannières portant l'effigie de Catherine, car s'il y a une chose qui peut faire vibrer le cœur des Siennois, c'est bien la bannière remportée au Palio ! Neuf d'entre elles (sur 3 siècles, et en particulier de 1939 à 1999) ont été répertoriées pour leur motif catherinien. En couverture du livre on découvre celle qui célèbre la reconnaissance ecclésiale de Catherine comme « Docteur ». Dans la verticale qui réunit le Ciel et la terre, on remarque en toile de fond la Torre del Mangia, comme emblème de la Cité, l'effervescence de la foule et les deux fantini (jockey) proches de l'arrivée. Et à l'avant plan, un peule en marche vers la Madonna de Provenzano au sein duquel la jeune Siennoise pose sur nous son regard doux et intense.

Une étude originale, bien documentée et illustrée, qui réjouit l'intelligence et le cœur. CvdP

Duccio BENOCCi, Santa Caterina: gloria senese, d'Italia e d'Europa nei drappelloni del Palio di Siena. Un'analisi iconografica, Nel cinquantesimo anno délia proclamazione a Dottore délia Chiesa Universale (1970-2020), éd. Il Leccio, 2020,107 p. Préface du Père Alfredo Scarciglia, op et présentation de la Professeure Diega Giunta, experte en iconographie de sainte Catherine. https://www.basilicacateriniana.it/shop/index.php?id_product=370&id_product_attribute=0&rewrite=santa-caterina-gloria-senese-d-italia-e-d-europa-nei-drappelloni-del-palio-di-siena&controller=product&id_lang=2

Bannière du Palio du 2 juillet 1971, remportée par la Contrada de la Panthère, œuvre de Emilio Montagnani (1915-1974), signée en bas à droite à l'occasion la proclamation de Catherine 'Dottore délia Chiesa' (1970)

 


 

 

 

700e anniversaire de la mort du poète mystique et politique, Dante Alighieri

 

Dante est célébré cette année dans toute l'Italie, et en particulier dans les villes où il est passé ou a vécu. Florence, la ville où il est né et d'où il a été exilé, Vérone son premier lieu d'accueil, et finalement Ravenne, avec comme étapes intermédiaires : Rome, Arezzo, Pise, Bologne,

Forli... Le grand poète est l'auteur du chef-d'œuvre universel La Divine Comédie et « père de la langue italienne » ; il est aussi le symbole de la culture italienne dans le monde et une source d'inspiration inépuisable. A Florence, tête de file des célébrations nationales, le point culminant sera le 25 mars, (le "Dante-di", le jour du début du voyage de Dante vers l'au- delà-, coïncidant avec l'ancien Jour de l'An florentin. Ce jour de fête de l'Annonciation du Seigneur nous vaut aussi la belle oraison de Catherine, en extase, à Rome, contemplant « Marie, aujourd'hui ». « donatrice de paix ».

Pour cette année de célébration, toutes les techniques digitales, multimédia, et tous les arts sont convoqués dans calendrier foisonnant : spectacles, expos, conférences, journées d'étude, parcours historiques, voyages culturels, réels ou virtuels. Une synergie impliquant les institutions culturelles et disciplines artistiques pour honorer un patrimoine culturel et spirituel, populaire et d'exception. A Milan, dans la cathédrale, une lecture intégrale (et musicale) de la Divine Comédie se tiendra au pied de l'autel majeur :« 100 chants en 100 jours » (7 avril-15 juillet) ...

1265, Dante naît à Florence, République de Florence.

Prieur de la cité, durant deux mois. (Parti guelfe modéré).

1301, La vie nouvelle, pure louange de Béatrice (+), « La Dame de ses pensées ». 1302, il est acculé à l'exil à vie, par les Guelfes radicaux.

Vie errante et studieuse...

1313-1318, à Vérone... 1308-1320, écrit le poème de la Divine comédie : voyage à travers l'Enfer, le Purgatoire et le Ciel, guidé par le poète païen Virgile, puis par Béatrice puis par saint Bernard.

1318-1321, dernières années à Ravenne.

1321, + de paludisme à 56 ans la nuit du 13-14 septembre à Ravenne, Etats pontificaux.

Humour 2021 https://instagram.com/dante_social

Dante, entre « la montagne du Purgatoire » et la ville de Florence, présente l'incipit ‘Nel mezza del cammin di nostra vita', détail de la peinture de Domenico di Michelino, dôme de Florence, 1465.

Dante était un homme de foi, un esprit libre, hanté par le désir d'un monde pacifié, libéré des abus de pouvoir, un monde juste. Il aimait l'Eglise, qu'il critiquait, et mettait volontiers des païens au paradis...

Catherine est née plus de 25 ans après la mort du poète, mais déjà on commentait la Divine comédie dans les églises et les châteaux. Parmi ses disciples, il y avait des artistes, des gens de la noblesse et du peuple, des laïcs et quelques religieux : dans cette " famiglia" on discutait de théologie et de mystique, de raison et d'amour fou de Dieu, de paix et de justice, de réforme du pouvoir et de l'Eglise. Quant au retour du pape d'Avignon à Rome « Catherine a réalisé le songe de Dante » (M.T. Balbiano d'Aramengo, Dante e Santa Caterina, Q. Cateriniani. 23/1980, p.3-6)

 



[2] NDLR Cf. La voix de Catherine de Sienne, 2020/1, pp. 14-17.

[3] NDLR Cf. La voix de Catherine de Sienne, 2002/3, pp. 14-15 ; 2019/2, p. 8.

[4] Lettre 82 (367) à trois dames de Florence, Lettres T IV, p. 106 (trad. Marilène RAIOLA.

[5] Dialogue, ch.6 p 15, trad. Lucienne PORTIER Cerf 1992 (et 1999).

[6] Dialogue, ch. 107, p. 194-195, trad. L. PORTIER, Cerf 1992 (2ème éd. 1999).

[7] Dialogue, ch. 134, p. 271, trad. L. PORTIER.

[8] Oraison 17 (du 12 août 1379 à Rome) L'image divine, p. 77-78, trad. L. PORTIER.

1 Association internationale de fidèles de droit pontifical (1981), née en 1209 dans la mouvance de saint Dominique. http://www.laityfamilylife.va/content/laityfamilylife/fr/sezione-laici/repertorio/milizia-di-gesu-cristo.html

2 Beau lapsus de l'auteur...

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