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La Voix de Catherine de Sienne

(N° 116 Décembre)

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Sommaire du n°116, Décembre 2000

Durant le Jubilé, p. 2 ; Edito, p. 3 ; Dix peurs, dix mèdecins, par le Cardinal Daneels, p. 4 ; Edwige de Pologne et S. Catherine, par le prof. W. Rozynkowski, p. 6 ; L'Aigle et le Christ chez S. Catherine et S. Thérèse de Lisieux, par Ch. van der Placke, p. 8 ; R.D. Congo : avec S. Catherine, "pèlerin d'Espérance" , par l'abbé J.-C. Khonde Mutu, p. 14; Publications, p. 16 ;

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Editorial

Décembre 2000

Chers ami(e)s,

...de Belgique, du Cameroun, du Rwanda, du Congo, de l'Irak, de Tchéquie, de Pologne, de Suisse, de Canada et de France et bien d'autres pays, sans oublier nos "amicissimi" d'Italie: Bonne Année, avec S. Catherine "dans le dos" !

Les saints sont nos contemporains. En eux affleurent les racines de notre relation au Christ et de nos combats intérieurs, de manière telle qu’"on s'y reconnaÎt" et qu'ils nous (re)mettent en chemin. La relation qui se noue, souvent à notre insu, entre Catherine et chacun(e) de nous crée un lien de parenté spirituelle. S. Catherine est devenue, pour beaucoup d'entre nous, une intime. Nous la prions, nous la lisons, nous l'écoutons. Elle vit avec nous. Notre rôle est d'être des "transmetteurs" de ce qui l'anime pour que son enseignement ne reste pas caché et que sa vie soit la nôtre; pour qu'avec elle, nous osions regarder notre misère intérieure afin de nous connaître nous-mêmes en Dieu, et Dieu en nous, avec ravissement. Il y a là une pédagogie de mise en ressemblance avec le Christ "qui a pris notre pauvreté pour que nous ayons part à sa richesse".

Nous cherchons tous un père (une mère) spirituel dont la vie recèle un trésor de sainteté, de ressemblance au Christ par la force de l'Esprit-Saint. Et nous appuyant sur ce que Dieu nous montre en Catherine, nous trouvons là une voie d'union avec Lui. Car c'est pour une destinée plus grande que ce monde-ci que nous somme nés, créés et recréés en Lui.

L'endroit où Catherine est "la plus vivante", si je puis dire, et où nous pouvons la rencontrer avec certitude, c'est là où on la prie, c'est chez ses héritiers spirituels. Et il yen a de plus en plus !

             Lorsque les épreuves nous envahissent, lorsque nos plumes d'oiseaux de mer s'engluent dans quelque "marée noire", son témoignage brille au fond de nos coeurs comme un clignotant sur fond de détresse. "Sais-tu, ma fi/le, qui tu es ? Tu es ce/le qui n'est pas. Je suis Celui qui suis." Catherine vécut cette parole dans les hauts et les bas de la consolation et de la désolation spirituelles. J'ai la certitude qu'elle nous couvre encore de son grand manteau qui abritait son sanctuaire intérieur, ce sanctuaire  " portatif " dont nous connaissons le secret.

Et les grandes causes: la paix, la réconciliation ? "A moi, vous ne pouvez rien faire", dit Dieu, "mais je vous ai donné la médiation du prochain". Une seule manière d'aimer Dieu. Une seule source: " Je vous ai aimés avant que vous ne fussiez", dit le Père. "Fais-toi capacité, je me ferai torrent", ajoute le Fils. "Ne dormons plus", souffle l'Esprit à Catherine.

Nous recommandons spécialement à vos prière Yvon Put, qui a rejoint le Père, la veille de Noël. Il fut le président des Caterinati francophones de Belgique durant de longues années, jusqu'en 1992. Fils de S. Dominique (tiers ordre), il aimait "notre Catherine" et s'est beaucoup dépensé pour l'Association qu'il a toujours soutenue au-delà de son mandat. Il était discret, profond, enthousiaste et généreux. Merci, Yvon : nous restons avec toi dans la prière et nous rendons grâce pour toi!

Pour l'équipe,  

Chantal van der Plancke

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Dix peurs de notre siècle et dix "médecins"

par le Card. Danneels

A la Toussaint, à l'invitation du Mouvement Pro sanctitate, le Cardinal Danneels a donné, à la Basilique de Koekelberg, un enseignement sur le thème "La Sainteté, hier, aujourd'hui, à jamais". En voici le résumé.

 La sainteté n'a jamais été facile. Elle a toujours été confrontée à la persécution ou à la dérision, à ce venin quotidien qui paralyse nos élans: "N'en fais pas trop, n'exagère pas ...". Au début de son pontificat, Jean-Paul Il proclamait: "N'ayez pas peur, ouvrez toutes grandes vos portes au Christ !" A ce moment-là, je n'avais pas peur. Maintenant, je comprends. Notre vie chrétienne et notre témoignage sont minés par la peur. Je voudrais en énumérer dix formes et vous proposer pour chacune d'elle un médecin, un saint, qui a vaincu cette peur. Si, avec ces dix médecins, vous ne guérissez pas...

1. La peur d'être contemplatif. Souvent nous nous défions de l'invisible. Nous avons peur de nous faire des illusions, de miser sur la foi. Le seul moyen de nous familiariser avec l'invisible, c'est la prière. Maintenant qu'on ne brûle plus beaucoup de bougies devant les saints, on les met dans des citrouilles... Le saint qui peut guérir de la peur de tout miser sur Dieu, c’est Elie. Sur le Mont Carmel, alors qu’il se trouve seul devant les 450 prophètes de Baal, que l'autel du sacrifice est trempé, il risque tout pour Dieu. Il le prie d'envoyer le feu sur l'autel et le feu consume tout. Marie a encore été bien plus loin en acceptant de croire au message de l'ange et en son Fils. Elle a vécu totalement dans le monde de l'invisible. 

2. La peur d'être logique avec sa foi, d'aller trop loin: "Jusqu'à un certain point, mais pas trop !" La peur du radicalisme, la peur de se perdre. Quand nous voulons nous désolidariser de quelqu'un qui s'engage à fond, nous disons: "II exagère !" Il n'y a rien de plus démobilisant. Rien de plus contradictoire non plus, car la foi ne tient pas dans la mesure. Celui qui peut nous guérir de cette peur, c'est François d'Assise. Il prend tout à la lettre: rebâtir l'Eglise, aimer le lépreux jusqu'à l'embrasser, renoncer à ses biens jusqu'à jeter ses vêtements... Quand il commence, il ne s'arrête plus. Il va jusqu'au bout. 

3. La peur d'être trop radical. Nous avons une frousse bleue de nous perdre, d'être ridicules. " Aimer, oui. Mais, jusqu'à un certain point", car les pauvres nous mangent. Du coup, nous mettons une cassure.Nous n'aimons pas de toutes nos forces, mais comme "des gens honnêtes", avec rationalité. Nous avons peur d'aller loin dans la charité. Beaucoup de saints ont été très loin dans ce domaine. Tels Maximilien Kolbe qui, parmi les condamnés d'Auschwitz, prit la place d'un père de famille; le Père Damien qui refusa d'abandonner les lépreux de Molokai, Charles de Foucauld ... 

4. La peur de croire en la parole de Dieu, d'y entrer de tout son être. Nous admirons la Bible à distance. "C'est beau, mais ce n'est pas praticable. Jésus a sûrement exagéré pour qu'on fasse au moins quelque chose." Dans la pratique, nous mettons partout des bémols, nous baissons le ton. Nous soumettons toute parole de Dieu à l'épreuve de plausibilité. Ceux qui nous délivrent de la peur de prendre l'Evangile à la lettre, c'est encore François d'Assise, mais aussi Edith Stein, qui par la lecture de la Bible a franchi le pas de la conversion. Toute juive qu'elle était, elle n'a pas dit: "le Nouveau Testament, c'est beau mais il faut l'interpréter à partir de l'Ancien". Non, elle a eu foi en la parole de Jésus et en sa nouveauté.

5. La peur de l'humilité des sacrements. Quelques gouttes d'eau, un peu de pain, un signe de croix pour absoudre tous les péchés. Les rites sacramentels sont d'une telle pauvreté que cela frise la misère. Celle de Dieu sur la paille de Bethléem. Et pourtant, à travers ces rites s'accomplissent les plus grands mystères. Nos sacrements n'ont aucun effet constatable : après le baptême, l'eucharistie... C'est troublant dans une société ou tout doit être vérifié. Celui qui peut nous guérir de la peur de croire au caractère invisible de la grâce, c'est le Curé d'Ars. Pour la prédication, ce n'est pas chez lui qu'il faut aller! Mais pour les sacrements! Il n'a fait que cela. Lorsqu'un jour où, épuisé de confesser et de porter les sacrements, il voulut partir à l'écart, il se reprit: "Non. Si je pars, c'est Dieu qui s'en va de cette paroisse".

6. La peur de notre fragilité intérieure et morale. Nous avons conscience de notre faiblesse. "Comment Dieu peut-il faire son oeuvre avec moi ? S'il te plaît, Seigneur, prends un autre! Je suis incapable de devenir un saint." Le Tentateur est toujours là pour en rajouter: "Si tu penses que Dieu a besoin de toi parmi cette multitude d'hommes et de femmes dans le monde et dans l'histoire !" Celle qui peut nous guèrir de cette démobilisation, c'est Thérèse de Lisieux, avec sa "petite voie" : être comme un enfant qui, après avoir escaladé trois marches, tend les bras et dit "Prends-moi !" Prendre l'ascenseur et se laisser emporter dans les bras du Seigneur. S'il y a bien une chose dans laquelle on ne peut jamais exagérer, c'est la confiance.

7. La peur d'aimer l'Eglise et de s'identifier avec elle. Beaucoup se désolidarisent quand quelque chose ne va pas dans l'Eglise: " Je suis chrétien, mais pas de ce club-là ! Le Christ, oui; l'Eglise, non". Quand le pape fait de bonnes choses, je suis de son club. Quand il dit "autre chose", je n'ai rien à voir avec cela! Il Je veux bien être chrétien, mais pas catholique". Nous avons peur de croire dans la réalité mystique de l'Eglise comme corps du Christ dont nous sommes membres les uns les autres. L'Eglise est devenue une sorte d'Unesco à but spirituel, une organisation dont on peut allègrement se passer. Celle qui peut nous guérir de cette incrédulité, c'est Catherine de Sienne. Elle est la sainte qui a le plus aimé l'Eglise. Et, à l'époque, elle avait beaucoup plus de défauts qu'aujourd'hui! Actuellement, à la moindre critique, nous en décrochons.

8. La peur de dire qu'on est chrétien, la peur de parler.. Nous sommes comme les apôtres avant la Pentecôte. Il nous manque la "parrèsia ", le courage de parler, la force de l'Esprit pour délier nos langues et annoncer la foi. Une foi non exprimée, c'est comme des fleurs de pommier. C'est beau mais on ne peut pas s'en nourrir. Une foi qui ne donne pas de fruits n'est tout simplement pas mûre. Celui qui nous guérit de cette immaturité, c'est saint Paul." J'ai cru, dit-il,c'est pourquoi j'ai parlé". Nous, nous disons: Il Je parle, s'ils m'écoutent" ou Il Je ne parle pas parce qu'ils ne croient quand même pas" !

9. La peur de prendre la foi comme inspiration dans le domaine public. La peur que celle-ci ait un cer- tain retentissement dans la culture, la politique... C'est l'inverse de l'Islam. Nous donnons à cette peur une justification théorique: le pluralisme. Mais, si les chrétiens se cachent entièrement, il n'y aura plus de pluralisme. Seulement des athées. Celui qui peut nous affranchir de cette peur, c'est Thomas More. Je ne demande pas que les lois consacrent la chrétienté mais au moins qu'elles soient justes. Les lois injustes ne sont pas des lois.

10. La peur de faire des choix, de prendre des décisions. Le fait de postposer, de remettre toujours à plus tard pour ne pas perdre sa vie. C'est la frousse du jeune homme riche, qui en devint tout triste. "Tomorrow, tomorrow", comme dit la chanson, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de lendemain du tout. Charles de Foucauld a bien connu cette peur. Il hésita pendant des années à se convertir, jusqu'au moment où l'abbé Huvelin lui enjoignit de se mettre à genoux et de se confesser. Il se convertit et le doute institutionnalisé fut vaincu.

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Les relations entre Edwige de Pologne

et Sainte Catherine

Deux grandes figures
de la première moitié du XIVe siècle

 Sainte Catherine de Sienne était sûrement connue en Pologne vers la fin du XIVe siècle. Les chemins par lesquels les informations sur la sainte Mystique d'Italie parvenaient en Pologne étaient certainement divers, mais ils passaient en principe à travers deux voies: les milieux ecclésiaux et la cour royale. La personne qui devait entendre parler de S. Catherine, encore de son vivant, était Edwige, la reine de Pologne (1374-1399) et la femme de Ladislas Jagellon. Elle siégeait sur le trône royal entre 1384 et 1399. Jean-Paul II l'éleva aux honneurs des autels en 1997.

La reine Edwige ne connaissait pas personnellement sainte Catherine qui mourut lorsqu' elle avait six ans. Cependant, il semble que ces deux grandes femmes de la deuxième moitié su XIVe siècle avaient avaient beaucoup de commun. Malgré leurs différences d'origine, de fonction sociale, de formation, etc., ce qui les liait, c'était la vie dans la proximité de Dieu et le désir profond d'unifier ces deux expériences de vie: la prière et l'activité extérieure quotidienne.

Comment S. Edwige pouvait-elle entendre parler de S. Catherine?

 Sa première source d'information était certainement la cour de la famille d'Anjou en Hongrie. Rappelons qu'Edwige venait de Hongrie et était fille du roi Louis d'Anjou (1326-1382). Catherine était connue à la cour hongroise, puisqu'elle y adressa deux lettres. La première en 1373, donc encore avant la naissance d'Edwige, était adressée à sa grand-mère, Elisabeth Lokiétek (1). Catherine voulait toucher son coeur et, à travers elle, gagner son fils Louis, roi de Hongrie, à la cause de la croisade en Terre Sainte. La deuxième lettre, écrite probablement dans la seconde moitié de l'an 1378, fut adressée directement au père d'Edwige, Louis (2). Catherine y demandait l'aide et le soutien au pape Urbain VI, confronté à l'élection de l'antipape Clément VII, irrégulièrement élu le 20 septembre 1378.

La deuxième source d'information sur Catherine était Raymond de Capoue, confesseur de Catherine, prieur des dominicains et auteur de la "Vie de sainte Catherine ". En tant que reine, Edwige noua le contact avec le père Raymond. C'était certainement après 1392. Nous ne savons pas exactement quand et pourquoi le contact fut noué. Il ne concernait probablement pas le fait que le père Raymond soit le responsable de la communauté dominicaine qui était aussi très forte en Pologne. Peut-être l'origine de ces contacts est-elle liée à la personne de sainte Catherine de Sienne? Edwige étant à la recherche d'un modèle pour elle-même, d'un guide spirituel pour sa vie, pouvait naturellement s'intéresser à cet homme qui connaissait le mieux la sainte Mystique de Sienne.

La Reine et l'ordre dominicain

La relation entre le père Raymond et la reine Edwige ne se situait pas seulement au niveau officiel et diplomatique. Nous pouvons en donner deux arguments. Tout d'abord la reine soutenait fortement la présence des dominicains en Pologne et en particulier ceux qui vivaient sur les terrains des missions : en Lituanie et en Russie. 

Il existe aussi un document du père Raymond, daté de 1399, concernant les réformes du couvent dominicain à Poznam. Le général autorisait la réforme du couvent à condition d'avoir non seulement l'accord des moines qui y habitaient mais aussi, ce qui est très intéressant, l'accord de la reine. Nous pouvons supposer que cette clause n'était pas seulement un geste de courtoisie, mais témoignait également d'une confiance profonde envers la reine. Le fond de cette décision était peut-être leur intérêt commun envers sainte Catherine de Sienne? 

A suivre

Waldemar Rozynkowski

Université Mikolaja Kopemika

Instytut Historii Archiwistyki Pl. Teatralny 2a

Pl187- 100 Toron -POLOGNE

La voix de Catherine de S. 4 I 2000

 Intertitres et notes de la rédaction

 1.. Ed. Téqui, vol. I, pp. 364 -369: Lettre XLIII (311) à   la reine de Hongrie. La reine Elisabeth, très attachée à Urbain VI, lui avait envoyé une magnifique tiare en remplacement de celle qui avait été emportée par Clément VII à Avignon.

2. Ed. Téqui, vol. I, pp. 356 -364 : Lettre XVII (188) au roi Louis de Hongrie Né en 1326, Louis fut roi de Hongrie en 1342, roi de Pologne en 1370 et mourut en 1382.

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L'Aigle et le Christ chez Catherine et Thérèse de Lisieux

 

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1. L'admirable oiseau ; 2. L'image du Christ-Aigle, chez Catherine ; 3. L'image de l'Aigle chez Thérèse de Lisieux ; 4. Nous laisser ravir et ravir nos frères dans le Christ...

De tout temps les hommes ont été fascinés par le vol de l'aigle en plein ciel. La Bible admire l'altitude où plane cet admirable oiseau, roi des espaces célestes, qui, en un instant, fond sur la terre, étreint sa proie et l'enlève. Suspendu à une hauteur vertigineuse, son oeil perçant est capable de percevoir les moindres petits mammifères sur la terre. Sa rapidité est foudroyante. Ces traits ont contribué à en faire l'animal symbolique des créatures célestes: un messager, particulièrement noble et redoutable. Mainte famille de haute noblesse est fière de montrer dans ses affiles cette créature exempte de toute lourdeur, qui plane à des hauteurs inaccessibles, en pleine lumière éthérée, symbole de force, de courage et d'accomplissement.

"Mes jours passent comme l'aigle qui fond sur sa proie", s'écriait Job (Jb 9,26) : « Une chose que je ne saisis pas, c’est le vol de l’aigle dans le ciel. », dit le poète des Proverbes (Pr 30,19). Le prophète Ezéchiel et Jean, l' auteur de l'Apocalypse, y voient une des quatre figures qui entourent la présence de Yahveh et celle du Christ: l 'homme, le taureau, le lion et l'aigle, comme on les voit représentés sur les portails des cathédrales. Dans l'Eglise primitive, on expliquait aux catéchumènes le sens mystique de ces animaux et cette symbolique s'est développée durant tout le Moyen Age. 

1. L'admirable oiseau ; 2. L'image du Christ-Aigle, chez Catherine ; 3. L'image de l'Aigle chez Thérèse de Lisieux ; 4. Nous laisser ravir et ravir nos frères dans le Christ...

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1. L'admirable oiseau 

Quatre animaux symboliques 

Les quatre animaux symbolisent tantôt les quatre évangélistes, tantôt les quatre moments de la vie du Sauveur : quatre grands mystères. Ainsi, l'aigle est la figure de saint Jean "parce que, dès l'abord, il nous transporte au sein de la divinité, semblable à l'aigle qui seul de tous les animaux, regarde le soleil enlace" (1). Si l'homme rappelle l'Incarnation du Verbe, le taureau son Sacrifice, le lion sa Résurrection, l'aigle figure son Ascension: Jésus s'éleva dans le ciel comme l'aigle au plus haut des cieux. Finalement ces quatre grandes figures exprimeront les vertus qui nous sont nécessaires pour être sauvés. Chaque chrétien doit être à la fois homme, taureau, lion et aigle. Aigle, parce que ce noble oiseau "vole dans les hauteurs et regarde le soleil sans baisser les yeux et que le chrétien doit contempler enlace les choses éternelles" (2).

1. L'admirable oiseau ; 2. L'image du Christ-Aigle, chez Catherine ; 3. L'image de l'Aigle chez Thérèse de Lisieux ; 4. Nous laisser ravir et ravir nos frères dans le Christ...

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2. L'image du Christ-Aigle chez Catherine

 

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Un sermon d'Honorius d'Autun interprète ainsi le mystère de l'Ascension : "L'aigle est de tous les animaux celui qui vole le plus haut et le seul qui ose plonger son regard dans le soleil. Quand il apprend à voler à ses petits, il vole d' abord au-dessus d ' eux, (puis) il les prend sur ses ailes étendues. Ainsi le Christ s'élève dans le ciel... Il a étendu sur nous les ailes de sa croix et nous a portés sur ses épaules comme la brebis égarée" (3).

Les prédicateurs, les enlumineurs et les artistes des cathédrales ont été nourris de ces "Bestiaires" symboliques qui, en Orient et en Occident, ont alimenté depuis les origines l'imaginaire des poètes et des mystiques.

C'est dans une longue lettre, très spirituelle, au condottière Thomas d'Alviano que Catherine reprend cette symbolique (4):Thomas d’Alviano était un chef de bandes qui se mettait à la solde des princes, combattant tantôt pour l'un, tantôt pour l'autre. Elle lui adresse une première lettre en 1376, au moment où il servait l'Eglise contre les Florentins (5). Dans la seconde, elle lui écrit avec le désir de voir en lui un fidèle serviteur de notre Créateur. Pour cela il faut avoir "la lumière de la sainte foi, que l'âme acquiert avec les yeux de l'intelligence lorsqu'elle concentre ses regards sur l'inestimable charité de Dieu, sur cet amour immense qui nous a donné l'être ". Cet " amour inestimable ", nous le voyons aussi dans le Verbe incarné qui nous a recréés dans son sang. C'est ainsi que Dieu a voulu, dit-elle, "nous montrer, au moyen de son Fils, sa vérité et sa douce volonté. Celle-ci ne (..) veut que notre sanctification. Quant à sa vérité, la voici: il a créé l'homme pour le faire participer à la vision éternelle, source de béatitude... " A cause du péché d'Adam, cette vérité ne pouvait s'accomplir "mais Dieu veut qu'elle s'accomplisse à nouveau. " C'est pourquoi "Il se contraint lui-même avec sa charité et nous donne ce qu'il chérit le plus : son Fils unique. n lui impose cette obédience: qu 'il lui restitue l'homme et qu 'il le ramène de la mort à la vie. "

" Il semble bien, poursuit-elle, que ce doux Verbe ait fait comme l'aigle qui fixe la roue du soleil et voit, de très haut, la proie qu'il convoite. Dès qu'il l' aperçoit, il descend, la saisit, et enfin

s'élève pour s'en repaître. C'est ainsi que le doux Jésus, notre aigle à nous, fixe le soleil de l'éternelle vérité du Père et y voit l'outrage de la rébellion de la créature. " Le traducteur commente à juste titre: "Voilà pourquoi, chez Catherine, l'orgueil et l'amour-propre sont assimilés à un nuage qui cache la lumière. "

Happer l'homme pour le sauver

"C'est donc sur la terre de la créature qu'il aperçoit sa nourriture. Et cette nourriture est bien tout ce que cette terre pleine d' offenses et de rébellions depuis la désobéissance, il doit happer avec sa propre obéissance, afin d'accomplir dans l 'homme la vérité du Père, afin de le rendre à la grâce en l'arrachant à la servitude mortelle du démon, afin de le ramener au service de son Créateur.

Dès qu'il a vu et saisi la nourriture que le Père lui a donné à manger, il voit que ce n'est pas sur terre qu'il peut se nourrir de ce retour de l'homme à son obéissance première. il s'élance donc avec cette proie dans les altitudes de la très sainte Croix, et c'est là-haut qu 'il la dévore avec son avide et ineffable faim...

C'est pourquoi vous le voyez là-haut, injurié, insulté, ramé, supplicié, tourmenté par la soif et abreuvé d'opprobres, tellement assoiffé de notre salut qu'il en meurt. Voilà comment il mange, ce doux et amoureux Agneau ! C’est pourquoi il a dit: « Si je suis élevé en haut, j' attirerai tout à moi.
Et l 'homme, en effet, en naissant une seconde fois, dans le sang du Christ crucifié est attiré à l'aimer, à condition qu'il suive la raison et ne l'obscurcisse pas avec son amour propre.
Si le coeur est entraîné à aimer son bienfaiteur, tout est entraîné à sa suite: le coeur, l'âme, l'affection, toutes les activités spirituelles puisque toutes les puissances de l'âme... sont attirées par cet amour. " 

Le coeur entraîné à aimer, entraîne tout à sa suite 

La mémoire ne peut s'empêcher de penser à tout ce qu'elle a reçu du Père. " L 'amour les lui rappelle. " L'intelligence s'élève "par la sagesse de cet Agneau immaculé, jusqu'à la contemplation de son ardente charité, à la lumière de laquelle tous les desseins de Dieu se découvrent justes... C'est pourquoi l'âme, vraiment illuminée par cette lumière, ne se plaint jamais, quel que soit le tourment qui l'accable. " La volonté suit, dans le même élan contemplatif. "Alors l'affection se dresse et elle s'élance vers cet amour que l'intelligence a vu en Dieu. C'est ainsi qu'elle acquiert et qu'elle goûte la grâce et la clémence du Saint-Esprit. L'affection, ainsi remplie d'amour et du désir de Dieu, s'étend charitablement vers l'amour de son prochain... " La grâce du Saint-Esprit, dépouillant l'homme de tout amour-propre, en fait "un fidèle serviteur de son Créateur " et de son prochain. Tel est bien le but de cette lettre.

Catherine développe ensuite les effets de cette unité intérieure. L 'homme, ainsi unifié, " élève ses affections, parce qu'il aime tout pour Dieu ". Quel que soit son état dans le monde, "il est agréable à Dieu, parce qu'il l'aime avec l'amour qui l'unit à lui. " Il a élevé sa mémoire, son intelligence et sa volonté "bien haut grâce à son ardente affection" et "les a réunies dans le nom de Dieu". "Lorsque la mémoire et l'intelligence se sont harmonieusement ouvertes,(..), Dieu se repose alors dans cette âme. C test ainsi que nous devons comprendre les paroles de notre Sauveur: 'Là où deux ou trois, ou plus, sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux. ", Catherine voit là aussi bien les trois puissances de l'âme que trois personnes. " Deux ou trois " dit le Christ. "Deux?" Alors, poursuit-elle, ce doit être "l'amour et la sainte crainte"; l'unité de la mémoire, de l'intelligence et de la volonté constitue "la perfection de la charité".

Sur un ton toujours aussi hardi et aussi élevé, Catherine invite le condottière à se dominer et à se donner au service de l'Epouse, auquel elle le voit appelé. "Dès que l'homme se domine lui-même, il domine le monde. Il ne s'inquiète de rien, il ne craint rien, sauf ce Dieu qu'il sert et qu'il aime. Nombreux sont ceux qui possèdent des cités et des châteaux, mais comme ils ne se possèdent pas eux-mêmes, ils ne possèdent rien du tout: ils sont vides du monde et de Dieu, aussi bien dans la vie que dans la mort. " Le langage est franc, l'exhortation vive, et la promesse forte: si ce Thomas se comporte comme un généreux serviteur, Dieu lui donnera la grâce "en cette vie " et dans l'autre. "Vous verrez alors avec une pure et parfaite lumière,(..), l'amour et la vérité du Père éternel, car, si imparfaitement que nous le voyons ici-bas, là-haut ce sera sans aucune imperfection. " C'est pourquoi Catherine prie ardemment Dieu de donner déjà à ce chef de bandes "la parfaite lumière " pour qu'il le serve "parfaitement" ! Tel Aigle, tel aiglon: dans la tribulation, " l'âme accepte les épreuves avec un grand respect et elle se réjouit de supporter puisqu'elle est ainsi plus près de Christ crucifié", l’Aigle qui nous a ramenés dans tes hauteurs vers le Père. 

1. L'admirable oiseau ; 2. L'image du Christ-Aigle, chez Catherine ; 3. L'image de l'Aigle chez Thérèse de Lisieux ; 4. Nous laisser ravir et ravir nos frères dans le Christ...

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3. L'image de l' Aigle chez Thérèse de Lisieux 

 

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Chez Catherine et Thérèse les regards convergent vers le même foyer: le Christ-Aigle au coeur du Soleil de la Trinité. Et les approches sont magnifiquement complémentaires.

Le langage de Catherine est celui d'une laïque au coeur du monde: elle envoie une lettre à un militaire avec le désir de le voir s'élever vers son Créateur en se laissant happer par le Christ-Aigle qui s' élance avec sa proie " dans les altitudes de la très sainte Croix ". C'est là-haut, au sommet de l'amour, que l'Aigle réconcilie l'homme avec le Père en se l'assimilant, en s'en nourrissant, tant il a faim de notre salut. La volonté du Père, c'est de nous permettre de participer pleinement à la vie de la Trinité, quelles que soient notre situation et notre vocation dans le monde.

Le langage de Thérèse est celui d'une Carmélite qui écrit pour une de ses soeurs, le jour anniversaire de sa profession religieuse en 1890, soit six ans après celle-ci (6). Elle épanche son âme devant Jésus, "son unique amour". Elle s'enflamme de sa charité, avec les désirs les plus fous. Elle veut accomplir pour lui les oeuvres les plus héroïques, être à la fois "guerrier, prêtre, docteur et martyre" et bien d'autres... et découvre finalement que sa vocation, c'est l'Amour... dans le coeur de l'Eglise. Elle s'étonne de ce qu'une si petite âme puisse aspirer à la plénitude de l'Amour. Le langage est soft et câlin : il y est souvent question de duvet et de petites plumes ! 

Catherine parle à un militaire à partir du dessein d'Amour du Père. Thérèse parle à une consoeurs à partir d'elle-même, à partir de l'expérience de sa petitesse devant de si grandes aspirations à aimer. "Histoire du Salut" et "Histoire d'une Âme " se conjuguent à merveille!

Lisons Thérèse, dans le Manuscrit B " O Jésus! Mon premier, mon seul Ami, toi que j'aime uniquement, dis-moi quel est ce mystère? ...Pourquoi ne réserves-tupas ces immenses aspirations aux grandes âmes, aux Aigles qui planent dans les hauteurs?.. Moi je me considère comme un faible petit oiseau couvert seulement d'un léger duvet; je ne suis pas un aigle, j'en ai simplement les yeux et le coeur car malgré ma petitesse extrême j'ose fixer le Soleil Divin, le Soleil de l'Amour et mon coeur sent en lui toutes les aspirations de l'Aigle. Le petit oiseau voudrait voler vers ce brillant Soleil qui charme les yeux, il voudrait imiter les Aigles ses frères qu'il voit s'élever jusqu'au foyer Divin de la Trinité Sainte... Hélas ! Tout ce qu'il peut faire, c'est de soulever ses petites ailes, mais s'envoler, cela n'est pas en son petit pouvoir! Que va-t-il devenir? mourir de chagrin se voyant aussi impuissant?.. Oh non! le petit oiseau ne va pas même s'affliger. Avec un audacieux abandon, il veut rester à fixer son Divin Soleil" (7).

Tempête, oisillon, aigles et vautours

Thérèse fait ensuite allusion aux intempéries qui cachent l'Astre d'Amour. Il ne s'agit pas des nuages de l'amour-propre, comme chez Catherine, mais des tempêtes spirituelles qui éclipsent la foi: "Parfois (...) le coeur du petit oiseau se trouve assailli par la tempête, il lui semble ne pas croire qu'il existe autre chose que les nuages (..); c'est alors le moment de la joie parfaite pour le petit être faible. Quel bonheur pour lui de rester là quand même, de fixer l'invisible qui se dérobe à la foi !!!... " Ne pouvant planer comme un aigle, constate Thérèse à propos de ses dis- tractions, "le petit oiseau" (qui picore maladroitement auprès d'une flaque) "s'occupe encore des bagatelles de la terre. " " Après tous ses méfaits ", l'oisillon présente ses petites ailes mouillées au rayon du Soleil. Il est heureux d'être faible, sinon il n'aurait jamais l'audace de se tenir en sa présence en sommeillant parfois! "A son réveil, il ne se désole pas, son petit coeur reste en paix, il recommence son office d'amour, il invoque les Anges et les Saints qui s'élèvent comme des Aigles vers le Foyer dévorant (..), et les Aigles prenant en pitié leur petit frère, le protègent, le défendent et mettent en fuite les vautours qui voudraient le dévorer. Les vautours, images des démons, le petit oiseau ne les craint pas, il n'est point destiné à devenir leur proie, mais celle de l'Aigle qu'il contemple au Soleil d'Amour" (8).

Toi, l'Aigle adoré qui m'attires !

"O Verbe Divin, c'est toi l'Aigle adoré que j'aime et qui m'attires! C'est toi qui, t'élançant vers la terre d'exil, as voulu souffrir et mourir afin d'attirer les âmes jusqu'au sein de l'Eternel Foyer de la Trinité Bienheureuse (..) Jésus, je suis trop petite pour faire de grandes choses... et ma folie à moi, c'est d'espérer que ton Amour m'accepte comme victime... Ma folie consiste à supplier les Aigles mes frères, de m'obtenir la faveur de voler vers le Soleil de l'Amour avec les propres ailes de l'Aigle Divin... 

Aussi longtemps que tu le voudras, ô mon Bien-Aimé, ton petit oiseau restera sans forces et sans ailes, toujours il demeurera les yeux fixés sur toi, et il veut être fasciné par ton regard divin, il veut devenir la proie de ton Amour ...Un jour, j'en ai l'espoir, Aigle Adoré, tu viendras chercher ton petit oiseau, et remontant avec lui au Foyer de l'Amour, tu le plongeras pour l'éternité dans le brûlant Abîme de Cet Amour auquel il s'est offert en victime " (9).

L'image poétique de l' Aigle portant ses petits sur ses ailes reprend celle du "Cantique de Moise ". Cette méditation lyrique, mise sur la bouche de Moïse, après l'exil, décrit la sollicitude du Seigneur pour son peuple ingrat: " n rencontre son peuple au désert, dans les solitudes remplies de hurlements sauvages: il l'entoure, l'instruit et veille sur lui comme sur la prunelle de son oeil. Tel l'aigle qui encourage sa nichée, il plane au-dessus de ses petits, déploie toute son envergure, les prend et les porte sur ses ailes " (Dt 32, 10-11 ). 

1. L'admirable oiseau ; 2. L'image du Christ-Aigle, chez Catherine ; 3. L'image de l'Aigle chez Thérèse de Lisieux ; 4. Nous laisser ravir et ravir nos frères dans le Christ...

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4. Nous laisser ravir et ravir nos frères... dans le Christ

 Chez Catherine, le Christ en croix, tel l'aigle élevé en haut, nous attire tout entiers et nous emporte. Ce ravissement unifie tout notre être: il l' ordonne au service du Créateur dans les Cieux et de nos frères dans le monde. L'union au Christ crucifié nous fait partager sa faim de notre salut.

Dans le Manuscrit C, Thérèse décrit à Mère Marie de Gonzague comment Jésus lui a donné "un moyen simple " d'accomplir sa mission au Carmel. Il lui a fait comprendre ainsi un des premiers vers du Cantique des cantiques, "Attirez-moi, nous courrons à l'odeur de vos parfums "(1,3) : "O Jésus, il n'est donc même pas nécessaire de dire: "En m'attirant, attirez les âmes que j'aime! , Cette simple parole: "Attirez-moi" suffit. Seigneur, je le comprends, lorsqu'une âme s'est laissée captiver par l'odeur enivrante de vos parfums, elle ne saurait courir seule, toutes les âmes qu'elle aime sont entraînées à sa suite; cela se fait sans contrainte,  sans effort, c'est une conséquence naturelle de son attraction vers vous " (10).

Sur la couverture d'une édition des Oraisons de Catherine (11 ), le professeur Giuliana Cavallini a reproduit un détail d'une xylographie flamande du XVe siècle: le Christ-Aigle qui ravit l'âme et la conduit dans les hauteurs. Cette représentation commente un vers du Cantique des cantiques : "Quae est ista quae ascendit de deserto... ? " (12). Elle est bien appropriée pour symboliser les élévations que Catherine connut dans ses oraisons : son union à la divinité grâce à l'abaissement du Fils de Dieu qui voulut ainsi nous "ravir " et nous élever.

N'oublions pas que, lors de ses missions dans le Val d'Orcia, trois ou quatre confesseurs ne suffisaient pas pour administrer le sang du Christ" aux pécheurs, souvent endurcis, que, par sa prière et sa prédication, Catherine t'arrachait au péché " pour les conduire vers Dieu. La mission est une question d'appétit ...

Chantal van der Plancke 

 

 

1. L'admirable oiseau ; 2. L'image du Christ-Aigle, chez Catherine ; 3. L'image de l'Aigle chez Thérèse de Lisieux ; 4. Nous laisser ravir et ravir nos frères dans le Christ...

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(1) E. Mâle, L'art religieux du XIIIe siècle en France, 1898; éd. A. Colin, 1988; Coll. Livre de Poche, série 'biblio essais', 1993, p. 88.

(2) Ibidem, p.89.

(3) Ibidem, p. 97. Le Miroir de l'Eglise est un recueil de sermons d'Honorius ( + 1129), écrit en un modeste latin (Speculum Ecclesiae). Il contient des sermons pour tous les jours de l'année et exerça une réelle influence sur les prédicateurs et les artistes.

(4) Ed. Téqui, vol. I, Lettre L VIII (222), pp. 444-453. Ed. du Seuil, Le livre des Dialogue suivi de lettres, Lettre CCLIX, pp. 857-865, t.rad. de L.-P. Guigues que nous emprunterons ici.

(5) Ed. Téqui, vol. I, Lettre LVII (221), pp. 440-444.

(6) Thérèse de Lisieux, Oeuvres complètes, Paris, Cerf-DDB, 1997, pp. 234-221, Manuscrit B, A Soeur Marie du Sacré-Coeur .

(7) Ididem p. 230-231.

(8) Ibidem p. 232.

(9) Ibidem, p. 232-233.

(10) Ibidem, p.296.

(11) S. Caterina da Siena, Le Orazioni, a cura di O. Cavallini, Rome, Ed. Cateriniane, 1978. (12) Le choeur : "Qui est-ce qui monte du désert... s'appuyant sur son chéri? " (Ct 8,5).

 

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