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LE XXVI SEPTEMBRE. SAINT CYPRIEN, MARTYR, ET SAINTE JUSTINE, VIERGE ET MARTYRE.« Qui que vous soyez que séduisent les mystères des démons, nul de vous ne surpassera mon zèle pour ces faux dieux, ni mes recherches à leur sujet, ni la vaine puissance qu'ils m'avaient communiquée, moi, Cyprien, dès l'enfance au service du dragon dans la citadelle Palladique. Apprenez de moi la tromperie de leurs illusions. Une vierge m'a montré que leur pouvoir n'est que fumée. Le roi des démons s'est arrêté à la porte d'une enfant, sans pouvoir la franchir. Celui qui tant promet, n'est que menteur. Une femme se joue de celui qui se vante d'agiter la terre et les deux. Le lion rugissant n'est qu'un, moucheron qui se dérobe, devant Justine la chrétienne et la vierge (1). » 1. Confessio Cypriani Antiocheni, I, II Cyprien fut d'abord adonné à
la magie, Martyr ensuite. Justine était une vierge chrétienne, qu'il avait
entrepris d'amener par enchantements et sortilèges à consentir à la passion
d'un jeune homme. Mais le démon, consulté, ayant répondu qu'aucun procédé ne
lui réussirait contre de vrais disciples du Christ, cette réponse frappa
tellement Cyprien que, déplorant amèrement son genre de vie passé, il dit adieu
aux arts magiques et se convertit sans réserve à la foi du Seigneur Christ.
Saisi de ce chef avec la vierge Justine, ils furent tous deux souffletés et
battus de verges, puis jetés en prison pour éprouver la fermeté de leur résolution.
Mais comme, tirés de là, ils affirmaient leur inébranlable attachement à la
religion chrétienne, on les précipita dans une chaudière remplie de poix, de
graisse et de cire embrasées. Enfin ils moururent sous la hache à Nicomédie.
Leurs corps, jetés à la voirie, restèrent six jours sans sépulture ; jusqu'à ce
qu'une nuit, des matelots, les ayant enlevés secrètement sur leur barque, les
portèrent à Rome ; ils y furent d'abord ensevelis sur le domaine d'une noble
femme appelée Rufine ; transportés plus tard à
l'intérieur de la Ville, on les déposa dans la basilique Constantinienne de
Latran, près du baptistère. O VIERGE, celui-là même qui tentait de vous perdre est aujourd'hui votre vivant trophée de victoire. O Cyprien, la carrière du crime est devenue pour vous l'entrée du salut. Puissiez-vous triompher ensemble à nouveau de Satan, dans ce siècle où les sciences occultes recommencent à séduire tant d'âmes, déséquilibrées par la perte de la foi. Contre un danger si grand, contre tout péril, puissent les chrétiens s'armer comme vous du signe de la Croix ; et l'ennemi sera contraint de redire : « J'ai vu un signe terrible, et j'ai tremblé ; j'ai vu le signe du Crucifié, et ma force a fondu comme la cire (1). » 1. Acta Cypriani et Justinae. |