III Oct. TOUSSAINT

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LE III NOVEMBRE. TROISIÈME  JOUR DANS L'OCTAVE DE LA TOUSSAINT.

 

Si nous avions les yeux des Anges, la terre nous apparaîtrait comme un champ immense, ensemencé pour la résurrection. La mort d'Abel ouvrit le premier sillon ; depuis, les semailles se poursuivent sans trêve,en tous lieux. Quels trésors déjà elle renferme en son sein, cette terre du labeur et de l'infirmité ! Quelle moisson elle promet au ciel, quand le Soleil de justice, dardant sur elle soudainement ses feux, fera surgir non moins soudainement de la glèbe les épis du salut, mûrs pour la gloire 1 Aussi ne faut-il pas s'étonner que l'Eglise bénisse, et qu'elle dirige elle-même la mise au sillon du précieux froment.

Mais l'Eglise ne se contente pas de semer toujours. Parfois, comme impatiente de l'attente, elle lève de terre le grain d'élite qu'elle-même y avait déposé ; son infaillible discernement la préserve d'erreur, et dégageant du limon le germe immortel, elle prélude pour lui aux magnificences de l'avenir : soit qu'elle le recueille dans l'or et les étoffes précieuses, le porte en triomphe, convoque à l'honorer les foules ; ou qu'appelant de son nom des temples nouveaux, elle lui décerne l'honneur suprême de reposer sous l'autel où s'offre à Dieu le Sacrifice auguste.

«Veuille, en effet, votre charité le comprendre, explique saint Augustin (1). nous n'élevons pas d'autel à Etienne en ce lieu, mais des reliques d'Etienne nous faisons un autel à Dieu. Dieu les aime, ces autels ; et si vous me demandez pourquoi, c'est que la mort des saints est précieuse devant lui (2). » Pour obéir à Dieu, « l'âme invisible a quitté sa maison visible ; mais cette maison, Dieu la garde : et il trouve sa gloire dans les honneurs rendus par nous à cette chair inanimée ; et lui donnant la vertu des miracles, il la revêt de la puissance de sa divinité (3).» De là les pèlerinages aux tombeaux des Saints.

« Peuple chrétien, dit saint Grégoire de Nysse, qui donc ici vous rassemble ? Un sépulcre n'attire pas ; la vue de ce qu'il contient n'inspire que répulsion. Et voilà qu'on ambitionne comme une bénédiction d'approcher celui-ci. Objet de convoitise, on estime présent d'un grand prix la poussière même recueillie aux abords de ce tombeau. Car d'atteindre jusqu'aux cendres qu'il garde, bien rare en est la faveur ! mais aussi combien désirable ! ils le savent les privilégiés : comme s'il vivait, ce corps, ils l'embrassent, y collent leurs lèvres et leurs yeux, répandant des larmes de dévotion et d'amour. Quel empereur fut jamais pareillement honoré (4) ? »

« Les empereurs ! reprend saint Jean Chrysostome ; ce que furent les portiers de leurs palais, eux le sont aujourd'hui pour des pêcheurs : le fils du grand Constantin jugea ne pouvoir plus dignement l'honorer, qu'en ménageant une place à son tombeau dans le vestibule du pêcheur de Galilée (5).»

 

1. Aug. Sermo CCCXVIII, de Stephano Mart. V. — 2. Psalm. CXV, 15. — 3. Aug. Sermo CCLXXV, de Vincentio Mart. II. — 4. Greg. Nyss. de Theodoro Man. — 5. Chrys. in Epist. II ad Cor. Hom. XXVI.

 

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Et ailleurs, achevant d'expliquer l'admirable lettre aux Romains du Docteur des nations, la bouche d'or s'écrie : « Qui maintenant me donnera de me prosterner au sépulcre de Paul, de contempler la poussière de ce corps qui complétait, souffrant pour nous, ce qui manquait au Christ en ses souffrances  (1) ? la poussière de cette bouche qui parlait devant les rois sans rougir, et nous montrant ce qu'était Paul, nous révélait le Seigneur de Paul ? la poussière aussi de ce cœur, vraiment cœur du monde, plus élevé que les cieux, plus vaste que l'univers, cœur du Christ autant que de Paul, où se lisait, gravé par le Saint-Esprit, le livre de la grâce ? Je voudrais voir la poussière des mains qui écrivirent ces épîtres ; des yeux qui, d'abord aveuglés, recouvrèrent la vue pour notre salut ; des pieds qui parcoururent la terre. Oui ; je voudrais contempler la tombe où sont couchés ces instruments de la justice, de la lumière, ces membres du Christ, ce temple de l'Esprit-Saint. Corps vénéré qui, avec celui de Pierre, protège Rome plus sûrement que tous remparts (2). »

Ces textes et bien d'autres n'empêchèrent point qu'au XVIe siècle l'hérésie, profanant les saints tombeaux, ne prétendît en cela nous ramener aux mœurs de nos pères. Mais à l'encontre de ces étranges réformateurs, le Concile de Trente ne faisait qu'exprimer l'unanime témoignage de la Tradition dans la définition suivante, où se trouvent résumées les raisons théologiques du culte rendu par l'Eglise aux reliques des Saints :

« Vénération est due par les fidèles aux corps des Martyrs et des autres Saints qui vivent avec Jésus-Christ. Ils furent en  effet  ses membres

 

1. Col. I, 24. — 2. Chrys. in Epist. ad Rom. Hom. XXXII.

 

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vivants et le temple de l'Esprit- Saint ; il doit les ressusciter pour la vie éternelle et pour la gloire ; Dieu par eux accorde aux hommes beaucoup de bienfaits. Ceux donc qui disent que les reliques des Saints ne méritent point d'être vénérées, que c'est inutilement qu'elles sont honorées des fidèles, que c'est en vain qu'on visite les mémoires ou monuments des Saints pour obtenir leur aide : ceux-là sont absolument condamnables ; et en la manière qu'elle les a dès longtemps déjà condamnés (1), l'Eglise maintenant à nouveau les condamne (2). » Rome toutefois, considérant l'inégale distribution des reliques saintes par le monde, n'a point consacré de fête universelle au culte essentiellement local de ces restes précieux. Elle laisse aux Eglises particulières de consulter sur ce point leurs propres convenances, se réservant comme Maîtresse et Mère de bénir en les sanctionnant les préférences de chacune.

 

1. Conc. Nic. II, c. VII. — 2. Conc. Trid. Sess. XXV. De invocatione, veneratione et reliquiis Sanctorum.

 

LA MESSE DES SAINTES RELIQUES.

 

La fête des saintes Reliques se célébrant en beaucoup de lieux au Dimanche dans l'Octave de la Toussaint, nous donnons la Messe et les Vêpres qui lui sont communément consacrées. Mais les formules liturgiques ne varient guère moins ici que la date même de la fête.

L'Introït est  emprunté au Psaume XXXIII.  Il chante la sollicitude de Dieu pour les  siens dans la mort comme dans la vie. Quel qu'ait été le sort des justes sous l'épreuve ou la persécution, leurs ossements se retrouveront tous à l'appel du Fils de l'homme au dernier jour (1).

 

INTROÏT.

 

Nombreuses furent les tribulations des justes, et le Seigneur les a délivrés de toutes ; le Seigneur garde tous leurs os : pas un seul ne sera brisé.

Ps. Je bénirai le Seigneur en tout temps ; sa louange sera toujours en ma bouche. Gloire au Père. Nombreuses.

 

Les miracles qu'opèrent ces ossements desséchés nous révèlent en effet, dit saint Augustin, qu'ils ne sont pas vraiment morts (2). Ils doivent augmenter notre foi dans la résurrection future, et nous faire demander comme l'Eglise, en la Collecte, de partager nous-mêmes au temps voulu la gloire dont cette vertu qui resplendit en eux déjà est le gage assuré.

 

1. Johan. V,  28 . — 2. Aug. Sermo CCCXIX, de Stephano Mart. VI.

 

COLLECTE.

 

Seigneur, qui opérez des merveilles dans les reliques de vos Saints, augmentez en nous la foi de la résurrection ; et rendez-nous dans l'éternité participants de la gloire dont nous vénérons ces gages en leurs cendres. Par Jésus-Christ.

 

 

On fait mémoire du Dimanche correspondant et de l'Octave de la Toussaint par leurs Collectes respectives.

 

EPÎTRE.

 

Lecture du livre de la Sagesse. Eccli.  XLIV.

 

Ceux-là furent des hommes de miséricorde; leurs œuvres pieuses ne défaillirent pas. Leur race demeure bénie, leur descendance tient d'eux la sainteté pour héritage, leur postérité est fidèle à l'alliance. Aussi leurs fils, à cause d'eux, subsistent pour toujours ; ni leur race, ni leur gloire, ne finiront point. Leurs corps sont ensevelis dans la paix ; leur nom vivra de génération en génération. Que les peuples donc publient leur sagesse ; que l'Eglise chante leurs louanges.

 

Les saintes Reliques formaient pour nos aïeux la première richesse, le trésor par excellence des cités. On eût dit que rosée du ciel et graisse de la terre (1), bénédictions de ce monde comme de l'autre, émanaient des corps saints. Leur présence imposait le respect aux armées ennemies, non moins qu'aux légions d'enfer ; elle gardait les mœurs, entretenait la foi, excitait la prière au sein des villes devenues par elles le centre envié vers lequel se portaient les foules, qu'attirent aujourd'hui moins sainement nos villes de plaisirs. De quelle  vigilance on  entourait  l'auguste dépôt !

 

1. Gen. XXVII, 28.

 

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Tous les malheurs publics  n'eussent pas  égalé celui de sa perte.

Pourtant « ici, mes Frères, dit le Cardinal Pie, j'ai à vous dévoiler un plan  merveilleux du Dieu que l'Ecriture appelle admirable dans ses Saints (1). Le  Seigneur Jésus,  qui a dit à ses disciples : « Allez et enseignez » :  Euntes ergo, docete (2), se plaît souvent à les mettre encore  en mouvement après leur mort,  et il se sert de leur  apostolat d'outre-tombe pour porter le bienfait de la grâce à d'autres peuples qu'à ceux qu'ils ont évangélisés de leur vivant. « Je vous ai établis, leur a-t-il dit, « afin que vous alliez et que vous portiez des fruits » : Posui vos ut eatis, et fructum afferatis (3). Conformément à ce mot d'ordre, les Saints, même après qu'ils sont arrivés au terme bienheureux de leur pèlerinage mortel, se résignent encore à redevenir voyageurs. Si j'avais le loisir de vous raconter les pérégrinations posthumes de nos illustres pontifes et thaumaturges, par exemple, les courses  réitérées, les allées et les venues,  les marches et les contre-marches de notre Hilaire et de notre Martin durant plus de dix siècles, et les fruits incroyables de  ces étranges déplacements, tout en  captivant votre attention par des récits pleins d'intérêt, je risquerais de vous fatiguer par ma longueur (4). »

 

Le Graduel et son Verset, tirés des Psaumes, exaltent la gloire future dont celle qui entoure les bienheureux sur leurs couches d'honneur ici-bas n'est qu'une faible image.

 

1. Psalm. LXVII, 36. — 2. Matth. XXVIII, 19. — 3. JOHAN. XV, 16. — 4. Cardinal Pie, Discours prononcé à la cérémonie de la translation des reliques de saint Latuin, à Séez, le mardi XXII juin MDCCCLVIII.

 

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GRADUEL.

 

Les Saints  tressailliront d'allégresse dans leur gloire ; ils seront comblés de joie sur leurs couches d'honneur.

V/. Chantez au Seigneur un cantique nouveau ; que sa louange retentisse dans l'assemblée des Saints.

Alléluia, alléluia.

V/. Que les justes fassent des festins, qu'ils tressaillent devant Dieu ; qu'ils se laissent aller aux transports de la joie. Alléluia.

 

EVANGILE.

 

La suite du saint Evangile selon saint Luc. Chap. VI.

 

En ce temps-là, Jésus, descendant de la montagne, s'arrêta dans la plaine, et il fut entouré de la troupe de ses disciples, et d'une grande multitude de peuple venue de toute la Judée et de Jérusalem, de la région maritime, de Tyr, de Sidon, pour l'entendre et être guéris de leurs maladies. Et ceux que tourmentaient les esprits impurs étaient délivrés. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une vertu sortait de lui qui les guérissait tous. Et lui, levant les yeux sur ses disciples, disait : Bienheureux vous qui êtes pauvres,   parce  que  le royaume de Dieu est a vous. Bienheureux  vous  qui maintenant avez faim, parce que vous serez rassasiés. Bienheureux vous qui maintenant pleurez, parce  que vous rirez.   Bienheureux serez-vous,lorsque les hommes vous haïront  et vous sépareront  d'eux, et  vous diront des injures et rejetteront votre nom comme mauvais ,  à  cause du  Fils  de l'homme.  Réjouissez-vous en ce jour-là, et tressaillez ; car votre récompense  est grande dans le ciel. 

 

En vérité, en vérité je vous le dis : celui  qui croit en moi fera lui-même les œuvres que je « fais, et il en fera de plus grandes (1). » Cette parole de  l'Homme-Dieu s'appliquait aux Saints, aux disciples de Jésus qui croiraient en lui  jusqu'à mettre pour lui leur béatitude de ce monde dans la pauvreté, la faim, les pleurs et la persécution. On devait la voir s'accomplir au temps de leur vie mortelle;  elle se justifierait toujours, et souvent plus,  dans  la puissance que garderait leur  dépouille inanimée pourchasser les démons, guérir tout mal, obtenir toute grâce ; ce n'était pas de l'étroite province de Judée, mais des rivages du monde entier que s'ébranleraient les foules, pour venir écouter les Saints dans l'éloquent silence de leurs tombes, pour éprouver la vertu qui sortirait d'eux.

Aussi, nous dit Paulin de Noie en de poétiques développements, « Dieu secourable ménagea la

 

I. JOHAN. XIV, 12.

 

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distribution des Saints parmi les nations, de telle sorte que leur aide ne pût manquer aux infirmes mortels (1). S'il donna les principales cités pour séjour aux plus grands (2), la grâce dont ils sont doués pour nous ne vit point là seulement où gît leur corps en son intégrité : où que subsiste une parcelle de ce corps, leur main s'y trouve et sa puissance, Dieu témoignant en cette manière de leur crédit au ciel (3). Du pieux dépôt s'envolent, semences de vie, les cendres sacrées ; une goutte minime fuit de la source : source elle-même pour la grâce et l'amour, elle produit des fleuves (4). »

 

Célébrons donc le Seigneur en ses Saints; car c'est de lui que leur vient toute vertu, comme dit l'Offertoire.

 

OFFERTOIRE.

 

Admirable est Dieu dans ses Saints ; c'est lui, le Dieu d'Israël, qui donnera vertu et force à son peuple : béni soit-il ! Alléluia.

 

« Qui jamais adora les Martyrs ? qui prit un homme pour Dieu ? » disait saint Jérôme, en sa défense des honneurs rendus aux ossements sacrés (5). Et en effet, dans la Secrète, l'Eglise professe que de même que le culte de ces cendres vénérées remonte d'elles jusqu'aux Saints eux-mêmes, ainsi la puissance des Saints n'est qu'une puissance d intercession auprès du Père de l'auguste Victime dont nous vient tout salut.

 

1. Paulin. Poema XIX, 14S0.— 2. Ibid. 5i 52.— 3. Poema XXVII, 440-448.— 4. Poema XIX, 358-364.— 5. Hieron. contra Vigilantium.

 

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SECRETE.

 

Nous implorons, Seigneur, votre clémence : faites que, vénérant les Reliques de vos Saints, leurs mérites intercèdent pour nous, et nous obtiennent que cette hostie présentée sur l'autel efface nos péchés. Par Jésus-Christ.

 

 

La Secrète est suivie des mêmes mémoires que ci-dessus.

 

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang, a dit l'Homme-Dieu, je le ressusciterai au dernier jour (1). » La Communion, qui dépose le germe de l'immortalité glorieuse en nos corps, justifie l'objet de cette fête et en explique la joie.

 

COMMUNION.

 

Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur ; la louange convient aux cœurs droits.            

 

Quelle conclusion formuler dans notre prière en ce jour, sinon le vœu de vivre éternellement avec les bienheureux qui nous ont réjouis par la présence de leurs Reliques saintes ? C'est ce que fait l'Eglise en la Postcommunion.

 

POSTCOMMUNION.

 

Daignez, Seigneur, par notre communion à ces sacrés Mystères, multiplier sur nous les effets de votre miséricorde : en la manière que dans cette solennité de vos Saints le culte de leurs Reliques est pour notre dévotion la cause d'une pieuse allégresse, puissions-nous, par votre grâce, jouir de leur compagnie dans l'éternité. Par Jésus-Christ.

 

On fait à la suite les mémoires indiquées plus haut, et l'Evangile du Dimanche correspondant tient lieu, à la fin de la Messe, de celui de saint Jean.

 

LES VÊPRES  DES  SAINTES  RELIQUES.

 

Les Vêpres sont les mêmes que celles du Commun de plusieurs Martyrs, avec la Collecte de la Messe qui précède pour Oraison.

 

1. Ant. Ceux-là sont  les Saints qui ont livré leurs corps pour le testament de Dieu et lavé leurs robes dans le sang de l'Agneau.

 

Psaume CIX. Dixit Dominus, page 43.

 

2. Ant. Les  Saints ont vaincu les royaumes par la foi, ils ont accompli la justice, ils sont en  possession  des  promesses.

 

Psaume CX. Confitebor tibi, Domine, page 44.

 

3. Ant. La jeunesse des saints se renouvellera comme celle de l'aigle; ils fleuriront comme le lis dans la  cité du Seigneur.

 

Psaume CXI. Beatus vir, page 45.

 

4. Ant. Dieu essuiera toute larme des yeux des Saints ; et il n'y aura plus désormais ni gémissements , ni cri, ni douleur d'aucune sorte ; car le passé n'est plus.

 

 

Psaume CXII. Laudate pueri, page 46.

 

5. Les Saints habitent le royaume des cieux; leur repos sera éternel.

 

Psaume CXV. Credidi, page 95.

 

CAPITULE. (Sap. III.)

 

Les âmes des justes sont dans la main de Dieu, et le tourment de la mort ne les atteindra pas. Aux yeux des insensés, ils ont paru mourir ; mais eux sont dans la paix.

 

HYMNE

 

Célébrons dans nos chœurs les sublimes récompenses qu'ont méritées les Saints, leurs exploits héroïques : mon âme brûle d'exalter dans ses chants leur triomphe et leur noblesse insigne.

 

Voilà donc ceux qu'eut en aversion la folie du monde ! monde stérile, monde sans fleurs,méprisé de ces fidèles attachés à ton nom, Jésus, doux Roi  des cieux.

 

Pour toi ils se rirent des fureurs humaines, des farouches menaces, des fouets sanglants ; vaincue, la griffe de fer qui labourait le corps n'atteignit point leur cœur.

 

Ils se présentent comme des brebis au glaive : ni plainte aux lèvres, ni murmure ; le cœur tranquille, l'âme sûre d'elle reste patiente.

 

Quelle voix, quelle langue pourra dire les dons que tu réserves à tes Martyrs? Empourprés de leur sang, ils ceignent glorieux le laurier des vainqueurs.

 

Déité une et souveraine, écoutez nos prières : effacez nos fautes, écartez tout danger ; donnez la paix à vos serviteurs, pour qu'ils chantent votre gloire dans toute la suite des âges.

Amen.

 

ANTIENNE DE Magnificat.

 

Les âmes des Saints qui ont suivi les traces de Jésus-Christ se réjouissent aux cieux ; pour son amour ils ont verse leur sang, leur bonheur avec lui n'aura point de  terme.

 

Le Cantique Magnificat, page 51.

L'Oraison, page 191.

On fait ensuite mémoire du Dimanche  et de l'Octave.

 

Plusieurs Eglises chantent en cette fête l'Hymne suivante, oeuvre de Claude Santeul, qu'il ne faut pas confondre avec le Victorin son frère, et dont les compositions l'emportent sur celles de Jean-Baptiste Santeul en onction et en simplicité comme par l'orthodoxie.

 

HYMNE.

 

Chœurs des chrétiens, célébrez par des chants d'allégresse les saints tombeaux, les cendres de nos Pères , chères dépouilles , gages que nous ont laissés les habitants des cieux.

 

Tandis qu'au ciel les âmes bienheureuses jouissent de joies égales à leurs pieux labeurs, honneur et digne louange ici-bas sont rendus au corps qui partagea leurs souffrances.

 

Ces ossements dispersés en tous lieux, Dieu les garde ; il se souvient de sa promesse qu'ils ne périront pas : pierres de choix, qu'il rassemble avec amour, qu'appareille sa providence.

 

Suprême honneur : ces restes mortels et ces tombeaux , lui-même le Dieu hostie se les consacre pour autels ; lui, la tête, se joint à ses membres; il les immole avec lui.

 

Vous, dont les cendres reçoivent l'hommage, les baisers suppliants du peuple pieux qui voit en vous sa sûre défense : si ce qui nous touche vous émeut, montrez-vous bons, secourez vos clients.

 

Exaucez-nous, afin qu'au jour où notre chair ressuscitée s'unira aux chœurs des esprits dans la splendeur de ses attributs nouveaux, l'indivisible Trinité soit pour nous Dieu tout en tous à jamais.

Amen.

 

Donnons à la suite cette belle formule du Pontifical romain pour la bénédiction des châsses et reliquaires.

 

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PRÉFACE.

 

C'est une chose digne et juste, équitable et salutaire, de vous rendre grâces en tout temps et en tous lieux, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, inestimable, Dieu ineffable, Dieu de miséricorde et de toute consolation. Vous commandâtes à votre serviteur Moïse de faire selon l'exemplaire que vous lui montriez sur la montagne une arche de bois incorruptible, et de l'entourer d'un or très pur, afin qu'elle fût digne de garder, en témoignage pour les générations futures,et l'urne d'or remplie de la manne des cieux, et les tables du testament écrites par le doigt même de votre Majesté. Puis, dans nos temps, vous avez manifesté le sens de ces augustes mystères, lorsque vous remplîtes de toute la plénitude de la divinité le corps de votre Fils unique, conçu par l'opération du Saint-Esprit d'une Vierge très pure et vivifié par une âme raisonnable.

Nous vous implorons donc et supplions, Dieu tout-puissant, Père de notre Seigneur Jésus-Christ, vous de qui relève au ciel et sur terre toute paternité : daignez, à la prière de vos Saints, répandre la bénédiction du ciel sur ces reliquaires préparés pour leurs restes sacrés ; en sorte que ceux qui recourent à eux méritent, par leur intercession, de surmonter tout mal avec votre aide, de puiser toute aisance et tout bien dans le trésor de votre largesse infinie. Eux,Seigneur, purent sous votre conduite intérieure éviter les embûches des esprits du mal; confortés par le Seigneur Christ, non seulement les savantes tortures des hommes n'eurent que leur mépris, mais ils en triomphèrent pleinement : qu'ainsi les fidèles honorant les mérites de ces Saints, embrassant leurs Reliques avec humilité, soient protégés contre le diable et ses anges, contre la foudre et les orages, contre la grêle et les fléaux divers, contre l'empoisonnement de l'air et la mortalité des hommes ou des animaux, contre les voleurs, les assassins, les incursions ennemies, contre les animaux nuisibles, les serpents et reptiles aux multiples formes, contre la méchanceté humaine et ses intrigues pires que les autres calamités. Fléchi par les prières de vos bienheureux serviteurs, soyez propice à leurs dévots clients, étendez sur eux, toujours, en tous lieux, la droite de votre invincible puissance pour écarter les maux et répandre les biens.

 

Par le même Jésus-Christ votre Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec vous, Dieu lui-même, en l'unité du même Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles.

Amen.

 

Enfin, nous gardant d'oublier nos chers morts aucun des jours de cette Octave, terminons par cette ancienne et toute suave supplication des Eglises de Séez, du Mans, d'Angers, de Rennes, en la Commémoration des défunts.

 

SÉQUENCE.

 

Du fond de l'abîme, gémissant nous crions, gémissant nous exhalons nos prières : Seigneur, exaucez-nous. Vous la Pitié, prenez en pitié notre sort pitoyable, vous le Sauveur et le Salut, doux noms si pleinement mérités.

 

Comme le cerf aspire à la source, ainsi l'âme vous désire, source de miséricorde. Source, en vos eaux lavez-nous : Dieu du pardon, n'ayez pas égard aux péchés.

 

N'observez pas la mesure de nos crimes, ne comptez pas le nombre de nos fautes : qu'à l'indulgence toute latitude soit donnée. Coupables que nous sommes, ce n'est point la justice qu'il nous faut: affligés, par pure grâce, nous implorons de vous la miséricorde.

 

Vous avez dit : Vous qui ployez sous le labeur et les fardeaux, je vous soulagerai. C'est donc à vous qu'épuisés nous avons recours ; c'est de vous seul que nous attendons soulagement par votre clémence.

 

Nous sommes vos créatures : ne nous dédaignez pas ; que nos cris nous attirent un regard de votre bonté : remédiez aux maux mérités par nos crimes. Vous qui devez venir pour juger l’univers, à toute âme croyante donnez les joies éternelles.

Amen.

 

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