VII Oct. TOUSSAINT

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LE VII NOVEMBRE. SEPTIÈME JOUR DANS  L'OCTAVE DE LA TOUSSAINT.

 

Grand mystère que celui qui s'accomplit en nos morts ! s'écrie saint Jean Chrysostome. Mystère de louange et d'allégresse, lorsque mandée par le Roi des rois, l'âme s'en va vers son Seigneur, accompagnée des Anges venus pour cela des cieux ! Et toi, tu te lamentes (1) ?... Pourtant, lorsque l'époux auquel tu l'as donnée emmène ta fille au loin, tu ne te plains pas s'il la rend heureuse ; bien que l'absence puisse te peser, la tristesse en est tempérée : sera-ce donc parce que ce n'est pas un homme, un esclave comme nous, qui s'attribue quelqu'un des tiens, mais le Seigneur lui-même, que ton chagrin doit passer toutes bornes ? Je ne te demande point de ne verser aucune larme : pleure, mais sans te désoler comme ceux qui n'ont point d'espérance (2) ; et sache n'en pas moins rendre grâces comme il est juste, honorant par là tes morts autant que glorifiant Dieu, leur faisant ainsi de splendides funérailles (3). »

Tel était le sentiment dont s'inspiraient nos pères, en ces  adieux de la liturgie primitive qui

 

1. Chrys. in Acta Ap. Homilia XXI, 3,4. — 2. I Thess. IV, 12. — 3. Chrys. Homilia de Dormientibus, Va de Lazaro, 2.

 

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contrastaient si grandement avec les pompes désolées des païens, et semblaient faire du cortège funèbre une conduite d'épousée.

Des mains pieuses lavaient d'abord respectueusement la dépouille mortelle sanctifiée par l'eau du baptême et l'huile sainte, si souvent honorée de la visite du Seigneur en son Sacrement. On la revêtait ensuite des vêtements d'honneur sous lesquels elle avait servi l'Epoux. Comme lui au tombeau, on l'entourait elle aussi de parfums. Souvent même, sur sa poitrine, à l'issue du Sacrifice d'action de grâces et de propitiation, on déposait l'Hostie sainte. Et c'est ainsi que dans une admirable succession de prières et de chants de triomphe, parmi les nuages d'encens, à la lumière de torches nombreuses, elle était conduite au champ du repos où la sépulture chrétienne allait l'associer au dernier mystère de la vie mortelle du Sauveur. Comme au grand Samedi sur le jardin du Golgotha, la Croix nue, dépossédée de son divin fardeau, y planait sur les tombes où l'Homme-Dieu continuait d'attendre, en ses membres mystiques, l'heure assurée de la résurrection.

Au moyen âge, pendant le trajet vers la tombe et la sépulture, on chanta longtemps à Rome, aussi bien que dans le reste de la chrétienté latine, sept Antiennes célèbres, dont l’In paradisum et le Subvenite perpétuent d'ailleurs jusqu'à nous l'inspiration touchante, en pleine harmonie avec les considérations qui précèdent. La première, Aperite mihi portas justitiae, formait le refrain du Psaume CXVII, Confitemini Domino quoniam bonus, et relevait ses accents de victoire, auxquels l'Eglise emprunte le glorieux Verset qui revient sans fin sur ses lèvres en la Solennité des solennités : Haec dies quam fecit Dominus,  exsultemus  et laetemur in ea. « C'est le jour que le Seigneur a fait, tressaillons et réjouissons-nous (1). »

Mais le mieux est de donner la série entière des sept Antiennes, avec l'indication des Psaumes qu'elles accompagnaient. La dernière et le Cantique Benedictus sont encore en usage, ainsi que le Répons Subvenite et l'Antienne In paradisum, indiqués présentement au Rituel, le premier pour l'entrée à l'église, l'autre pour la sortie.

1. Psalm. CXVII, 24.

 

 

1. Ant. Ouvrez-moi les portes de la justice ; c'est par elles que j'entrerai pour louer le Seigneur.

 

Psaume CXVII. Confitemini  Domino quoniam bonus.

 

2. Ant J’entrerai dans le lieu du tabernacle admirable, jusqu'à la maison de Dieu.

 

Psaume  XLI. Quemadmodum  desiderat cervus.

 

3.  Ant. C’est ici le lieu de mon repos à jamais, le lieu que j'habiterai ; car je l'ai choisi.

 

Psaume CXXXI. Memento Domine David.

 

4. Ant. SEIGNEUR, vous m'avez formé du limon , vous m'avez revêtu de cette chair ; vous êtes mon Rédempteur : ressuscitez-moi au dernier jour.

 

Psaume CXXXVIII. Domine probasti me.

 

5. Ant. Seigneur, n entrez pas en jugement avec votre serviteur, parce que nul homme vivant ne pourra être trouvé juste devant vous.

 

Psaume CXLII. Domine exaudi orationem meam.

 

6. Ant.  Soit loué, le Seigneur par tout ce qui respire !

 

Psaume CXLVIII. Laudate Dominum de cœlis.

 

7. Ant. Je suis la  résurrection et la vie : celui qui croit en moi, quand bien même il serait mort, vivra; et quiconque vit et croit en moi, ne mourra pas à jamais.

 

Cantique Benedictus Dominus Deus Israël.

 

On concluait en certains lieux par l'Antienne suivante :

 

Je viens à vous d'un cœur joyeux, recevez-moi, Seigneur. Puisque vous m'avez formé de la terre, en m'infusant du ciel un principe de vie : venez, pour remettre à la terre mon corps ; et l'âme que vous m'avez donnée, recevez-la, mon Dieu.

 

REPONS ET ANTIENNE  DU RITUEL ROMAIN.

 

R/. Faites-lui cortège, Saints de Dieu; Anges du Seigneur, venez à la rencontre : Accueillez son âme : * Présentez-la devant le Très-Haut.

 

V/. Que te reçoive le Christ par qui tu fus appelée ; qu'au sein d'Abraham te conduisent les Anges.  Accueillez.

 

V/. Donnez-lui, Seigneur, le repos éternel ; que luise pour elle la lumière sans fin. * Présentez-la.

 

Ant. Qu'au paradis te conduisent les Anges ; qu'à ton arrivée t'accueillent les Martyrs, et qu'ils t'introduisent en Jérusalem, la cité sainte. Sois reçue par le chœur angélique ; qu'avec Lazare, jadis pauvre, soit à toi l'éternel repos.

 

Pour la consolation des mères, autant qu'en hommage au paradis dont ils sont les fleurs gracieuses , nous chanterons aujourd'hui, avec saint Ephrem, les enfants ravis dans leur innocence à cette terre de misères.

 

 

CANON XXXVI (1).

 

L'aimable enfant que la grâce forma dans le sein maternel avait à peine vu la lumière, que fondant sur lui, la cruelle mort, en un tourbillon brûlant, fit tomber les feuilles de cette fleur printanière , en flétrit la tige, en dessécha les rameaux.

 

Je n'ose me lamenter sur ton trépas ; car je sais que le fils du Roi t'a emmené dans les sereines profondeurs des cieux. La nature , il est vrai , me dit de te pleurer, ô mon fils ; mais quand je songe au pays de la bienheureuse lumière devenu ton séjour, je sens qu'il me faut éviter d'assombrir la cour du Roi par de profanes regrets, qu'on me taxera d'audacieux mal appris si je me présente en larmes et sous des habits de deuil dans le palais du bonheur. M'arrêtant donc à meilleur conseil, j'offrirai une hostie sans reproche et tournerai mon cœur à l'allégresse.

 

Enfant chéri, tes chants étaient doux à mon oreille ; quel charme j'y trouvais ! suave gazouillement dont je me souviens ! babil dont les mots sont gravés en moi pour toujours. Pourtant, quand se les rappelle mon cœur, ma pensée prend son vol vers les concerts de la patrie, et elle écoute ravie les habitants des cieux chanter avec toi le triomphal Hosanna.

 

1. S. Ephrem Syri funebres canones, ap. Assemani.

 

 

CANON XLIII.

 

 

Les petits enfants, Seigneur, sont votre part aimée ; vous leur réservez une place au ciel par delà les astres. Faites, je vous en prie, qu'ils soient nos intercesseurs ; car, nous le savons, les prières des enfants sont pures.

 

A vous ma louange, et ma louange la meilleure, vous qui voulez de tels convives à votre table. Celui qui fut notre salut, le Rédempteur embrassa les enfants et il les bénit sous les yeux du peuple assemblé, montrant combien lui agréait l'innocence, la pureté de cet âge. Oui ; il est digne de toute louange, Celui qui se complaît au milieu  des  innocents.

 

Lui en qui la justice réside comme en son trône, il a vu que les iniquités des hommes en sont arrivées h dépasser toute mesure, que, l'innocence bafouée, règne partout l'émulation du mal. Par son appariteur il amande l'enfantine phalange, et l'a introduite au séjour des joies éternelles.

 

Comme des lis transplantés d'une terre inculte et désolée, les petits enfants ont repris racine dans les parterres du jardin de délices. Comme des perles, ils sont enchâssés dans le diadème du Seigneur. Montés de cette terre au royaume des cieux, ils louent sans fin l'auteur de leur félicité.

 

Qui ne se réjouirait de voir ainsi au ciel les petits enfants ? qui se désolerait d'une mort grâce à laquelle ils ont esquivé les filets du vice en tous lieux tendus ? Plaise à vous, Seigneur, que par votre grâce j'aie une telle fin et sois admise partager leur vie fortunée !

 

Soit louange et gloire au Très bon, au Très grand, qui enlève ces enfants à la terre pour les donner au ciel, qui les arrache aux misères de cette vie et les reçoit en sa bienheureuse maison, mettant leur bonheur en sûreté.

 

CANON XLIV.

 

Seigneur notre Dieu, voici que vous tirez une louange parfaite de la bouche des petits et des enfants à la mamelle : simples agneaux qui prospèrent à cette heure dans le jardin de délices, ils suivent l'Archange Gabriel, le guide de ce troupeau élu. Ils habitent une terre où nul crime n'a laissé sa néfaste empreinte ; de celle-ci qu'a frappée la malédiction, ils n'ont pas même un souvenir.

 

Viendra pourtant le très saint jour où leurs corps entendront la voix du Fils de Dieu, et dans l'allégresse ils s'élanceront de leurs tombes ; devant eux, l'ennemie de la vertu, la volupté,  baissera  la  tête, rouge de confusion, comme n'ayant pu troubler leurs âmes. Leurs jours ici-bas furent courts ; le paradis les recueillit pour y vivre toujours. Leurs parents gémissent d'en être éloignés encore, ne désirant que de promptement les y rejoindre.

 

Terminons par cette prière empruntée aux formules usitées dans l'Eglise latine pour la sépulture des petits enfants.

 

ORAISON.

 

Dieu tout-puissant, Dieu très doux, qui à tous les petits enfants renés de la fontaine baptismale, quand ils quittent ce monde, donnez aussitôt la vie éternelle sans nul mérite de leur part ; nous vous en supplions, Seigneur : par l'intercession de la bienheureuse Marie toujours Vierge et de tous vos Saints, faites que nous vous servions ici-bas dans la pureté du cœur, afin qu'au paradis nous soyons admis pour toujours dans la société des bienheureux petits enfants. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

 

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